Au moment où, face à la crise du COVID 19, le gouvernement est en train de concevoir des mesures de relance de l’économie, les sept Présidents des Comités de Bassin réaffirment la priorité à la politique de l’eau et demandent le déblocage de 500 millions d’euros.
D’après les données INSEE de fin mars 2020, l’activité Travaux publics a été à 89 % à l’arrêt du fait de la période de confinement. Au 30 avril 2020, les résultats d’une enquête menée par la FNTP estimaient que 66 % des entreprises du secteur de l’eau ont réalisé entre 0 et 20 % de leur chiffre d’affaires habituel en avril 2020.
Un point semble malheureusement acquis. La crise sanitaire aura des conséquences sur le plan de charges des entreprises de travaux publics et industries des secteurs de la distribution et de l’assainissement dont les activités sont en parties dépendantes de l'intervention des agences de l’eau. En raison de la baisse du nombre de projets et la faiblesse des appels d’offres, les industriels n’anticipent pas de retour à plein régime avant 2021.
Selon les Présidents des Comités de Bassin [1], le coup d’arrêt brutal de l’activité pèse tant sur l’investissement local que sur les conséquences en matière d'eau et de biodiversité. Ils estiment que sans faire appel à des moyens nouveaux, les agences de l’eau sont en mesure de lancer sans délai un "plan de soutien" qui réponde aux objectifs de la politique de l'eau. « Nous avons saisi le Premier Ministre en lui demandant d'autoriser le déblocage de ces moyens, de l’ordre de 500 millions d’euro, sans hausse de la fiscalité » précise le communiqué.
Dans un second temps et en fonction de l'évolution de la situation, ils proposeront, à la rentrée de septembre, si nécessaire, une seconde étape dont le financement pourrait être assuré.
Les Présidents des Comités de Bassin appellent enfin l'attention du gouvernement sur les conséquences du retard de la mise en place de ces plans et sur les difficultés budgétaires que certaines collectivités et usagers rencontreront. L'assouplissement de certaines règles administratives a été engagé, mais sans la majoration de certaines interventions, des projets seront immanquablement différés.
[1] Thierry
Burlot, Président du Comité de bassin Loire-Bretagne ; André Flajolet Président du Comité de bassin Artois-Picardie ;
Claude Gaillard,
Président du Comité de bassin Rhin-Meuse ;
Martin Malvy,
ancien ministre, Président du Comité de bassin
Adour-Garonne ; Martial Saddier, Président du
Comité de bassin Rhône-Méditerranée ; François Sauvadet, ancien ministre,
Président du Comité de bassin Seine-Normandie ; Gilles Simeoni, Président
du Comité de bassin de Corse.