Le pont-passerelle du Mont-Saint-Michel est désormais accessible aux piétons. La mise en service de cet ouvrage s'inscrit dans le cadre des travaux engagés pour restaurer le caractère maritime du Mont et retrouver son insularité perdue. ACO, spécialiste des solutions de drainage des eaux de pluie, a imaginé une réponse à la hauteur des enjeux et défis qui lui étaient posés.
C?est au bout d'une digue-route longue de près d'un kilomètre que prend naissance la «lame qui flotte sur l'eau», ce pont-passerelle qui s'élance au dessus de la mer en une séduisante courbe de près de 800 mètres, jusqu'au gué, au pied des remparts du Mont.
Le tablier, dont les voies sont aménagées pour les marcheurs et les véhicules, est soutenu par 134 piliers filiformes à intervalle de 12 mètres. Constitué de dalles de béton bitumineux et soutenu par une structure acier large de 11 mètres, il est d'une faible épaisseur pour se fondre dans la ligne d'horizon. Cet objectif esthétique a imposé à ACO de concevoir un caniveau et ses avaloirs de drainage des eaux de pluie d'une hauteur minimale inédite de 6 cm !
Mais l'épaisseur n?était pas le seul défi à relever. Il fallait aussi résister à de lourdes charges roulantes, respecter une pente uniforme, suivre le cintre donné au tablier en épousant dans sa course des rayons aux dimensions variables, résister à la salinité ambiante permanente et à des conditions climatiques sévères. Enfin, pour répondre à une exigence de sécurité en cas de déversement accidentel d'hydrocarbures sur la chaussée motorisée, les avaloirs devaient pouvoir être fermés pour empêcher tout risque de pollution de la mer.
Ainsi est né ce caniveau de drainage inédit et ses avaloirs spécifiques.
Cette innovation sur-mesure repose sur l'utilisation d'un matériau fiable qui fait quotidiennement ses preuves chez ACO : le béton de résine polyester. Il est bien adapté à la problématique des caniveaux du pont-passerelle, notamment pour sa faible résistance hydraulique, sa rapidité élevée d'écoulement des eaux, ses possibilités de moulage complexes et sa résistance à la corrosion et à l'abrasion.
Le système développé par ACO, qui matérialise le milieu par sa couleur naturelle ivoire, repose sur l'assemblage et l'intégration dans le tablier de 1.869 modules de 900 mm de long, 280 mm de large, et seulement 60 mm de haut, avec une pente régulière de 0,4%, et présente une surface supérieure légèrement concave pour guider le drainage des eaux. Puis, par intervalles de 3 mètres, ces modules de conduite ont été associés à 312 avaloirs affleurant à la surface de la chaussée et dont chaque corps a été intégré par inclusion dans d'autres modules de 600 mm de long en béton de résine polyester.
Chaque avaloir est en inox et comporte un clapet d'obturation qui peut être actionné facilement et sans outillage, pour s'opposer à tout risque d'écoulement de liquides dangereux et polluants. L?avaloir comporte à sa base un cylindre inox qui traverse la faible épaisseur du tablier permettant ainsi l'écoulement direct des eaux de pluie dans la mer.
L?installation de ce système de drainage, qui présente une résistance aux charges roulantes en classe D400, couvre un linéaire de près de 2 km comprenant la digue route au départ du continent jusqu'à l'extrémité du pont-passerelle arrivant au rocher du Mont Saint-Michel.