Les agences de l’eau et leurs comités de bassin ont rassemblé le 15 novembre dernier à Lyon près de 800 participants afin d’échanger sur les solutions pour s’adapter au changement climatique. Face au constat d’une vulnérabilité généralisée des territoires, l’heure est à la mobilisation et au partage des bonnes pratiques. Les agences prévoient d’investir 3 milliards d’€ dans le cadre de leur 11ème programme d’intervention dans des actions d’adaptation au changement climatique.
C’est indéniable, le climat change en
France et cela impacte déjà l’eau et ses usages ainsi que la biodiversité.
D’ici 2070-2100, les experts estiment
que les ressources en eau se feront plus rares, de l’ordre de 10 à 50% de débit
d’étiage en moins pour les grands fleuves français et jusqu’à moins 30% pour
les nappes. La réduction des débits et des ressources entraînera mécaniquement
une plus grande concentration des polluants dans les milieux aquatiques. Avec
davantage de fortes pluies en hiver et au printemps et moins de pluie en été et
en automne, la variabilité des précipitations sera plus importante.
Les températures atmosphériques
grimperont de 2 à 5 degrés et les sols agricoles verront l’évapotranspiration
augmenter de l’ordre de 10 à 30%, en
particulier en automne.
Quant aux régions littorales, la montée
des eaux pourrait atteindre jusqu’à 1 m sur les côtes françaises.
Les Français le pressentent et placent
désormais le changement climatique en tête de leur préoccupation en matière
d’environnement, devant la biodiversité et la qualité de l’eau potable.
Dans le domaine de l’eau, les solutions
pour s’adapter au changement climatique sont identifiées dans les plans
d’adaptation adoptés par les 7 comités de bassin métropolitains. Ces documents
identifient les phénomènes auxquels il faut se préparer et proposent des
actions concrètes pour agir.
Economiser et partager l’eau, favoriser
l’infiltration des eaux pluviales ou encore retrouver le bon état des eaux afin
que les milieux aquatiques soient mieux armés face au changement climatique,
font partie des actions préconisées par les plans et déjà mises en œuvre dans
les territoires.
Entre 2013 et 2017, 25.800 km de cours
d’eau ont ainsi été restaurés avec l’aide des agences : c’est l’équivalent
de 25 fois la longueur de la Loire. Et 94.500 hectares de zones humides ont été
préservés ou restaurés, soit 9 fois la superficie de Paris.
Mais les actions entreprises doivent
être intensifiées. Les agences accompagnent techniquement et financièrement des
opérations en faveur du partage de l’eau, de la gestion équilibrée de la
ressource, en priorité par des économies d’eau. Elles soutiennent également la
préservation de la ressource en eau, ainsi que la restauration des milieux
aquatiques et humides et les actions en faveur de leur préservation. L’essentiel
des actions d’adaptation préconisées peut prétendre à une subvention des
agences. Au titre de leur 11ème programme (2019-2024), les agences de l’eau
investiront près de 500 M€ par an pour des opérations contribuant à
l’adaptation au changement climatique, ce qui en fait un des principaux
financeurs dans ce domaine.