Publié par le PNUE à l'occasion de la semaine mondiale de l'eau qui s'est déroulée à Stockholm à la fin du mois d'août dernier, l'Atlas de l'Eau en Afrique passe en revue les principaux défis auxquels le continent noir est confronté en matière de ressources hydriques. Les données collectées montrent que la quantité d'eau disponible par personne en Afrique diminue?
224 cartes, 104 images satellites, plus de 500 graphiques et des centaines de photos « avant » et « après », dont certaines couvrent une période de 35 ans, donnent une image assez diversifiée des défis auxquels l'Afrique se trouve confrontée.
Le constat est plutôt sombre : d'après les auteurs, plus de 40% de la population africaine vit dans les zones arides ou semi-arides. La quantité d'eau disponible par personne en Afrique reste bien inférieure à la moyenne mondiale et diminue encore. Les ressources en eaux souterraines diminuent elles-aussi et les précipitations sont également en baisse dans certaines régions.
Le développement de ressources en eau est insuffisant et les prix de l'accès à l'eau sont généralement biaisés, en raison d'un approvisionnement en eau inefficace.
Après l'Australie, l'Afrique est le deuxième continent le plus sec du monde. Avec 15 % de la population mondiale, ce continent abrite seulement 9% des ressources renouvelables en eau. De plus, l'eau est inégalement répartie, l'Afrique centrale détenant 50,66 % du total de l'eau du continent et l'Afrique du Nord seulement 2,99 %.
Les ressources en eaux souterraines ne représentent que 15 % du total des ressources renouvelables mais fournissent environ 75 % de la population de l'Afrique pour la plupart de son eau potable. Dans toutes les régions, sauf en Afrique centrale, la disponibilité en eau par personne (4 008 m3 en 2008) est inférieure aux moyennes africaines et mondiales et est plus faible que celle de l'ensemble des autres régions du monde mis à part l'Asie, qui est le continent le plus peuplé.
L?essentiel de la croissance de la population a lieu dans les quartiers défavorisés périurbains, dépassant de loin la capacité des réseaux d'alimentation avec, pour conséquence, une baisse globale de la couverture en eau courante. Entre 2005 et 2010, la population urbaine de l'Afrique a augmenté de 3,4 %, un taux de 1,1 % plus élevé que le taux de croissance de la population rurale.
Résultat, seuls 26 des 53 pays sont en passe d'atteindre l'objectif fixé par les OMD de réduire de moitié la proportion de la population n'ayant pas durablement un accès à l'eau potable d'ici 2015.
Le continent reste confronté au défi de fournir suffisamment d'eau pour sa population dans un contexte de demande croissante et de rareté accrue.
Dans le domaine de l'assainissement, la situation n?est pas meilleure : sur 53 pays africains, seuls neuf devraient atteindre l'objectif de réduire de moitié la proportion de la population qui ne dispose pas durablement d'assainissement de base d'ici 2015.
Les données recueillies montrent cependant que l'Afrique dispose d'importantes ressources aquifères d'excellente qualité, souvent sous-utilisées, qui pourraient assurer l'approvisionnement en eau en période de sécheresse.
Autre défi et non des moindres, l'Afrique est l'un des continents les plus vulnérables au changement climatique et à la variabilité du climat alors même qu'il est déjà soumis à une variabilité importante des précipitations, à la fois spatiale et temporelle. Certaines régions sont de plus en plus sèches et des inondations se produisent plus régulièrement avec de graves répercussions sur les moyens de subsistance des populations.
Au total, un constat d'autant plus inquiétant que les capacités institutionnelles, financières, techniques et humaines du continent africain en matière de gestion de l'eau restent largement inadaptées.
Renseignements complémentaires : http://www.unep.org/french/