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Entreprises

Aquaviva : première station d'épuration au bilan carbone neutre

27 decembre 2013 Paru dans le N°367 ( mots)

Inaugurée en octobre 2012, la nouvelle station d'épuration de Cannes remplace l'ancienne dont les performances étaient devenues insuffisantes. Portée à une capacité de 300 000 EH, cette reconstruction représente un investissement de 87 M? financés par Lyonnaise des Eaux (67 M?) et par l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée & Corse (20 M?)

Aquaviva met en ?uvre le Bioréacteur à membranes Ultrafor de Degrémont qui supprime pratiquement tous les réactifs chimiques de traitement utilisés auparavant. Cette option permet de rejeter les eaux traitées en mer en respectant la norme « eau de baignade 2015 » et ces eaux sont aussi disponibles pour les espaces verts ou pour nettoyer voiries et réseaux d'assainissement. Aquaviva se distingue par un bilan carbone neutre, sans émission de gaz à effet de serre grâce à l'optimisation de sa consommation énergétique, aux procédés industriels de production d'énergie renouvelables et aux actions de compensation. Deux immenses bassins d'orage évitent les déversements en milieu naturel lors de pluies exceptionnelles. De plus, ces bassins sont couverts de panneaux photovoltaïques produisant annuellement 280 000 kWh. Après dégrillage, les effluents décantent (séparation des particules lourdes et des graisses) puis subissent un tamisage fin. Les eaux usées sont ensuite dirigées vers des bassins dans lesquels sont élevées des bactéries capables de consommer la pollution organique. Ces bassins sont équipés de diffuseurs qui oxygènent le milieu pour accélérer le processus. Après traitement biologique, les eaux passent en phase membranaire, étape qui sépare l'eau épurée des boues produites dans le bassin d'aération. Les membranes disposées en modules sont immergées à une extrémité du bassin. Par dépression, l'eau est forcée dans de longs tubes microporeux (porosité inférieure à celle de notre peau). Aspirées au travers des membranes par les pompes, les boues sont dissociées puis extraites du bassin. Maintenance et régénération cyclique des membranes sont assurées par rétro-lavage (inversion des flux). La méthode de traitement affiche une dépollution poussée des eaux usées car les membranes retiennent bactéries et micro-organismes tout en autorisant le passage des sels minéraux. « 20 000 tonnes de boues sont récupérées chaque année. Centrifugées, elles atteignent une siccité de 18 à 22% qui facilite leur séchage (sécheur thermique). Réduites en 4000 tonnes de déchets, elles sont finalement valorisés par épandage en milieu agricole ou comme combustible de cimenterie» explique Alain Marty, Responsable assainissement de Lyonnaise des Eaux Côte d'Azur. Bardée de milliers de capteurs et d'actionneurs mécanisés pilotés par des automates programmables, cette station d'épuration estampillée HQE (Haute Qualité Energétique) est télé-surveillée et supervisée à distance 24h sur 24 depuis le centre de télécontrôle Lyonnaise des Eaux installé à Mougins. Jean Guilhem