Le nombre d’unités installées a connu une forte croissance depuis la mise en place des tarifs d’achat en 2014. Cette tendance s’est poursuivie en 2018 avec 32 nouveaux sites d’injection qui représentent une augmentation de 73% par rapport à 2017 et font de la filière française la plus dynamique d’Europe. C’est ce que révèle l'Observatoire annuel de la filière du Biométhane pour l'année 2018 du Think Tank France Biométhane et de Sia Partners.
A fin février 2019, 84 unités étaient en service,
totalisant une capacité d’injection de 1.320 GWh/an. Le parc est
essentiellement composé d’installations agricoles autonomes de faible capacité
injectant sur le réseau de distribution. Ce secteur représente le plus grand
gisement de matière organique et les tarifs d’achat offrent une prime plus
importante pour les déchets agricoles. De plus le complément de revenu apporté
par la vente de biométhane est plus sensible pour les exploitants agricoles que
pour les groupes agro-alimentaires.
57% des unités sont concentrées sur les régions
d’Ile-de-France, Grand Est, Haut-de-France et Bretagne mais si l’on exclut la
région PACA, la répartition des projets en attente tend à d’homogénéiser sur
l’ensemble du pays.
Le nombre de projets en file d’attente a quasiment
doublé entre fin 2017 et fin 2018 pour atteindre 661 projets inscrits ayant une
capacité cumulée de 14 TWh.
Du côté de la demande, la progression du nombre de
véhicule roulant au GNC et du nombre de stations-services distribuant du bioGNC
accélère depuis 2016. Le développement du marché des Garanties d’Origine
représente aussi une perspective de croissance de la demande en gaz
renouvelable sur la partie fourniture.
Cependant, souligne, Cédric de Saint Jouan,
Président du Think Tank France Biométhane, « le projet de PPE revoit à la baisse les ambitions de développement pour
le biométhane. En particulier dans le « scénario bas », les pouvoirs
publics fixent un objectif de 14 TWh injectés en 2028, ce qui est bien
inférieur à la trajectoire imaginée dans la PPE 2015. L’inquiétude actuelle est
très compréhensible dans la mesure où la baisse des prix exigée par les
pouvoirs publics ne peut être corrélée qu’à une massification du marché. A
court terme, il faut éviter de toucher au système de soutien d’ici 2023. A
moyen et long terme, il est important de se préparer à une baisse des tarifs et
des coûts de production ».