Optimiser de façon importante le budget d'une opération en réduisant les volumes de sols pollués devant être gérés en filières agréées ? C?est possible grâce au bioventing in-situ, même à grande profondeur, et même en plein c'ur de Paris, ainsi que le prouve cette opération de dépollution menée en un temps record par Biogenie.
Dans le cadre d'un futur projet immobilier situé sur un ancien site industriel au c'ur de Paris, des études environnementales ont été menées. Ces études ont mis en évidence la présence d'une contamination des sols par des hydrocarbures totaux (HCT) dont l'origine proviendrait principalement de fuites de cuves de stockage de gazole implantées au droit de la zone de distribution de carburant. La contamination a atteint des zones peu perméables (sols limono-argileux) jusqu'à 20 mètres de profondeur et avec un volume de sols de l'ordre de 35.000 m3.
Le programme de réaménagement du site, prévoyant la réalisation d'un projet de terrassement important avec plusieurs niveaux de sous-sol, le maître d'ouvrage a souhaité, compte tenu du délai disponible avant le démarrage des travaux de démantèlement, réaliser un projet de traitement in-situ permettant d'optimiser le budget de l'opération future en traitant et minimisant les volumes à évacuer en filières agréées.
Une stratégie de traitement offensive
Pour répondre aux exigences sévères du projet, Biogénie a mis en place une stratégie de traitement offensive reposant sur les éléments suivants :
- Un dispositif d'extraction forcée ;
- La mise en place d'ouvrages multi-crépinés couvrant les horizons de contamination ;
- La mise en place d'ouvrage d'alimentation en air atmosphérique permettant d'optimiser les circulations d'air dans les sols ;
- La prise en compte du volet biodégradation par des analyses en nutriments, de la flore bactérienne ;
- Des injections de nutriments sous forme de solutions liquides.
Trois zones de contaminations distinctes ont été répertoriées et caractérisées comme suit :
- Secteur 1 : terres odorantes et présentant des teneurs en HCT > 2.000 mg/kg et < 5.000 mg/kg ;
- Secteur 2 : terres odorantes et présentant des teneurs en HCT comprises entre 2.000 mg/kg et 500 mg/kg ;
- Secteur 3 : terres odorantes mais présentant des teneurs en HCT < 500 mg/kg.
L?impact des hydrocarbures dans les sols a du être distingué en fonction des profondeurs. La contamination des sols correspondait à un cône de pollution centré au droit du secteur 1 et s'étendait vers les secteurs 2 et 3. Par conséquent, seule la zone source centrale était concernée par une pollution sur toute hauteur ; les secteurs périphériques étaient impactés (odeurs, concentrations') préférentiellement en profondeur.
Les objectifs de dépollution définis au cahier des charges étaient les suivants :
- Abaisser la valeur résiduelle des HCT à 2.000 mg/kg dans le premier secteur (objectif prioritaire) ;
- Abaisser la valeur résiduelle des HCT à 500 mg/kg dans le second secteur ;
- Abaisser la valeur résiduelle des HCT à 100 mg/kg dans le troisième secteur et absence de critères olfactifs positifs (objectif prioritaire).
Un important travail de planification
Biogénie a mis en place un important réseau de piezair constitué de :
- 7 ouvrages superficiels crépinés entre 1 et 8 m de profondeur ;
- 14 ouvrages doubles crépinés entre 8 et 14 m de profondeur et entre 14 et 20 m de profondeur ;
- 14 ouvrages profonds crépinés entre 14 et 20 m de profondeur ;
- 21 cheminées d'alimentation en air crépinés entre 1 et 20 m de profondeur.
Lors de l'aménagement de ces ouvrages, des prélèvements de sols ont été réalisés par carottage afin de caractériser les sols concernant les concentrations en hydrocarbures totaux, les concentrations en nutriments (N,P,K) et le dosage de la microflore totale et spécifique. Ces analyses ont montré un léger déficit en nutriment qui a été amélioré par des injections liquides dans les ouvrages mis en place. La microflore spécifique aux environ 1x106 en moyenne a mis en évidence des souches bactériennes en nombre suffisant pour obtenir une vitesse de dégradation significative.
L?activité du site étant importante, il était fondamental de ne jamais bloquer l'accès au site à tout moment de la journée, de sorte à ne pas entraver la voie publique et la circulation. Aussi, un important travail de planification a été réalisé par les équipes de Biogénie.
L?ensemble des réseaux a été posé sous tranchées et par les équipes spécialisées (découpes, pelle, pose réseaux, comblement et réfection des dallages).
Biogénie a également mis en place un module de traitement dûment dimensionné, d'une capacité de 3.000 m3/h à 100 mb de dépression, associé à un séparateur Air/Eau et un filtre à charbon actif pour le traitement des effluents gazeux.
Des résultats satisfaisants obtenus en moins de 12 mois
Le suivi des installations (débits, concentrations) ont permis d'évaluer la masse de polluants extraits du sol dans le cadre du projet. Celui-ci a été évalué à 6.100 kg d'hydrocarbures volatils.
Sur la base des prélèvements réalisés par carottage sous gaines, des analyses laboratoire et d'un traitement statistique, il a été défini que Biogénie avait atteint :
- 56 % des objectifs concernant le secteur 1 dont l'objectif était d'abaisser la valeur résiduelle des HCT à 100 mg/kg dans le troisième secteur et absence de critères olfactifs positifs (objectif prioritaire).
- 50 % des objectifs concernant le secteur 1 dont l'objectif était d'abaisser la valeur résiduelle des HCT à 2.000 mg/kg dans le premier secteur (objectif prioritaire) ;
- 65 % des objectifs dans le secteur 2 dont l'objectif était d'abaisser la valeur résiduelle des HCT à 500 mg/kg dans le second secteur ;
Ainsi, en 12 mois de traitement, ce projet a permis d'optimiser de façon importante le budget de l'opération future en réduisant les volumes de sols pollués devant être gérés en filières agréées.