La nouvelle génération de canalisations en fonte ductile de Saint-Gobain PAM est une gamme de petits diamètres, dédiée à la distribution d'eau potable. Lancé au salon Pollutec en décembre dernier, Blutop est entré dans sa phase de commercialisation. A la fois traditionnel et innovant, durable et compétitif, ce nouveau produit combine la solidité de la fonte ductile avec la maniabilité des canalisations en matière organique et devrait séduire les collectivités désireuses d'optimiser leur réseau d'eau potable.
« En matière d'adduction et de distribution d'eau potable, la fonte ductile est le matériau de référence, pour les réseaux déjà installés comme pour ceux en cours d'installation, assure Pascal Alexandre, responsable marketing du réseau Adduction d'Eau et Irrigation de Saint-Gobain PAM. Pour construire leurs infrastructures hydrauliques, les pays émergents par exemple, font le choix de la fonte ductile, qui fait également son entrée sur les marchés d'Europe de l'Est ».
La fonte possède en effet des propriétés mécaniques exceptionnelles et reconnues (élasticité du métal, tenue à la flexion, résistance à l'ovalisation, durée de vie plus que centenaire), qui se maintiennent intégralement dans le temps. Au fil des ans, la distribution et l'assainissement d'eau sont devenus des composantes majeures de l'aménagement urbain, mais comme le souligne le responsable, « leur renouvellement est de l'ordre de 0,6 à 0,7 % par an seulement, d'où l'intérêt de produire des tuyaux utilisables pendant 100 à 150 ans ».
L?importance des revêtements et des joints
La durabilité d'un produit en fonte ductile est renforcée grâce à des revêtements et des joints haute technologie qui respectent la qualité sanitaire de l'eau. « Traditionnellement, le revêtement extérieur de nos tuyaux en fonte est réalisé à partir du zinc pour lutter contre l'agressivité des sols. Le revêtement intérieur quant à lui, est un mortier de ciment particulièrement dense, qui garantit une protection très durable de l'eau et de la fonte ».
Les joints, souvent considérés comme une zone à risque, sont également très élaborés dans les canalisations en fonte ductile. Réalisés à base d'élastomère de type EPDM, ils sont conçus pour résister aux pressions intérieure et extérieure (nappe phréatique, pression négative). Des essais ont été réalisés pour tester leur durabilité à haute température et simuler leur vieillissement dans le temps : aujourd'hui, le joint n?est plus un point faible dans la durée de vie de la canalisation, assure Pascal Alexandre.
Développés dans les années 50-60 par Saint-Gobain PAM, les canalisations en fonte ductile reposent sur quatre piliers : fonte ductile, protection extérieure par du zinc, protection intérieure par mortier de ciment et joints en élastomère. Elles sont devenues des références mondiales. Aujourd'hui leader pour la fabrication et la commercialisation de systèmes complets de canalisations en fonte ductile, Saint-Gobain PAM s'appuie sur la tradition tout en innovant constamment.
Entre tradition et innovation
Régulièrement, de nouvelles solutions étanches, durables et respectueuses de l'environnement sont mises au point, repoussant toujours plus loin les performances techniques des produits. Pour Pascal Alexandre, « la réponse aux besoins du marché passe par une dynamisation constante de l'offre existante. En effet, l'espérance de vie demandée au produit est de plus en plus importante compte tenu de la lourdeur de l'investissement à réaliser. Notre politique est de développer des solutions encore plus durables et performantes, avec des revêtements encore plus résistants que ceux déjà garantis par les normes. Un bon revêtement est en effet plus important pour la durabilité que des produits très lourds ».
Lancé il y a cinq ans, le Zinalium breveté par Saint-Gobain PAM est un alliage à base de zinc et d'aluminium anti-corrosion, qui augmente de 2 à 3 fois la durabilité des réseaux (selon les sols). Testé depuis environ 30 ans dans des conditions extrêmes, notamment sur le site du Mont-Saint-Michel, ce procédé unique est utilisé pour le revêtement extérieur de deux gammes nouvelle génération : Natural et Blutop. « Natural est le point de départ du renouvellement de notre offre. Parallèlement, nous lançons la gamme Blutop spécialement conçue pour les petits diamètres ».
Blutop, le dernier-né des tuyaux en fonte ductile
Avec ses 45 kilos, ses 6 mètres de long, son tour de taille compris entre 90, 110 et 125 millimètres et sa robe bleu outremer, le nouveau tuyau en fonte ductile de Saint-Gobain PAM joue la carte de l'élégance « poids plume ». « Une innovation importante de la gamme Blutop est de proposer un nouveau revêtement intérieur : le Ductan. Cet alliage thermoplastique très adhérent, qui donne à l'intérieur du tuyau une protection intégrale contre tout type d'agressions, est un revêtement mince et très léger ».
Grâce à une nouvelle technique de moulage, la fabrication d'un tuyau Blutop nécessite aussi moins de matières premières : « au total, le poids des tuyaux est réduit d'environ un facteur 2 ». Facilement portable par deux hommes, Blutop contribue ainsi à accélérer la pose et augmente la compétitivité des chantiers.
Cette innovation majeure n?influe en aucun cas sur la résistance du produit, qui peut supporter des pressions d'utilisation de 25 bars et qui est testé unitairement en usine à 40 bars. Plus légers que les canalisations « ancienne génération », les nouveaux tuyaux Blutop de Saint-Gobain PAM gagnent ainsi en compétitivité tout en conservant les avantages de la fonte ductile.
Un système compatible avec les tuyaux en matière organique
Blutop, c'est aussi une gamme complète de raccords, de jonctions et d'accessoires de haute performance, intégrant un système de verrouillage 100% nouveau. En lançant ce produit révolutionnaire, Saint-Gobain PAM espère reconquérir une partie de sa clientèle traditionnelle. « Durant les années 1960-1970, la concurrence des tuyaux en PVC et polyéthylène nous a fait perdre des parts de marché dans la catégorie des petits diamètres, explique Jean-Claude Guignard, chargé du développement et de l'innovation des techniques de pose au sein de l'entreprise. Depuis, nos parts de marché sont stables. D?où notre volonté de lancer un produit en fonte mais doté de qualités rappelant celles des tuyaux en matière organique, telles que la légèreté et la souplesse».
Flexibles, manuportables et facilement emboîtables, les tuyaux Blutop sont destinés à remplacer les conduites en matière organique qui vieillissent souvent plus vite que celles en fonte, tout en permettant une compatibilité avec ce type de réseau. La gamme dispose en effet de diamètres compatibles avec des tuyaux en PVC ou en polyéthylène. « Blutop a été conçu pour que l'utilisateur ait le moins de contraintes possibles et pour minimiser les coûts de transition ! ».
L?exemple du chantier test de Nangis en Ile-de-France
Pour vérifier son fonctionnement et évaluer ses avantages lors de la pose, la gamme Blutop a été testée de façon intensive dans le cadre de chantiers tests. 30 kilomètres de tuyaux Blutop ont ainsi été posés en milieu rural et urbain, « Cette phase d'apprentissage nous a permis d'ajuster à la fois nos procédures de qualification pour les produits et les produits eux-mêmes, poursuit Jean-Claude Guignard. Le chantier de Nangis a été prédominant en terme de volume ».
Cinq communes de Seine-et-Marne, dont Nangis, se sont constituées en Syndicat intercommunal de traitement et de transport d'eau potable (SITTEP) pour exploiter un nouveau forage d'eau potable. Afin de raccorder les cinq communes et diriger l'eau vers le réservoir principal de Nangis, 16 km de tuyaux en fonte Blutop (Diamètre Nominal 110 mm) ont été posés.
À l'origine, l'appel d'offres prévoyait une solution en PEHD, mais les sociétés de pose ont proposé une variante en fonte : grâce à ses qualités de durabilité combinées à un poids et un coût réduits, Blutop a remporté l'adhésion. « La fonte souffre parfois d'idées fausses par rapport à son prix : si l'on compare son coût final, fourni et posé, avec celui de matériaux alternatifs, on arrive à un résultat souvent très proche, pour une durabilité plus élevée », conclut Pascal Alexandre.