Cette proposition de révision de la directive de 1998 sur l’eau potable fait suite à la campagne « Right2Water », menée dans le cadre de l’initiative citoyenne européenne, qui a recueilli 1,6 million de signatures. Cette initiative pourrait être la première de ce type à déboucher sur un résultat législatif.
«
Les citoyens se sont, par l'intermédiaire
de l'initiative citoyenne européenne, très clairement exprimés en faveur de
mesures leur garantissant un accès à une eau potable saine, a indiqué
Frans Timmermans, vice-président de l’exécutif européen. Nous avons entendu et pris en compte leur
demande et procédé à une analyse détaillée de la législation existante. Nous
proposons dès lors de moderniser la législation de l'Union en la matière, afin
d'améliorer la qualité de l'eau potable et de permettre à davantage de citoyens
d'y accéder, là où le besoin s'en fait le plus sentir. Ensemble, nous pouvons
et nous devons protéger la santé de nos citoyens et leur garantir la sécurité
de l'eau qu'ils consomment ».
Les
règles dont la Commission propose l'actualisation doivent permettre d'améliorer
la qualité de l'eau, en ajoutant 18 nouvelles substances à la liste de critères
existants tels que la présence de bactéries Legionella, de sous-produits de la
désinfection tels que les chlorates et de certains perturbateurs endocriniens (beta-estradiol,
nonylphenol, bisphenol A). Ces ajouts tiennent compte des connaissances
scientifiques les plus récentes et des recommandations de l'Organisation
mondiale de la santé.
Les
États membres seront par ailleurs incités à améliorer l'accès à l'eau potable
pour tous les citoyens, notamment pour les groupes dits vulnérables qui
éprouvent actuellement des difficultés d'accès à l’eau. En pratique, cela
signifie la mise en place d’équipements permettant d'accéder à l'eau potable
dans les lieux publics, le lancement de campagnes d'information auprès des citoyens
et la mise à disposition d'un accès à l'eau potable dans les administrations et
les bâtiments publics.
La
nouvelle législation pourrait également permettre d'offrir au public un accès
plus facile et plus convivial, notamment en ligne, à des informations
relatives à la qualité et à la fourniture d'eau potable dans leur habitation
et d'améliorer leur confiance dans l'eau du robinet. Ces nouvelles mesures
devraient permettre de réduire les risques potentiels pour la santé liés à
l'eau potable et de les faire passer de 4 % à moins de 1 %.
La Commission souhaite par ailleurs encourager la
consommation d’eau du robinet. Une diminution de la consommation d'eau en
bouteille pourrait permettre, selon les estimations, aux
ménages européens d'économiser plus de 600 millions d'euros par an.
Enfin, la révision pourrait s’attacher à inciter
les services à minorer les pertes d'eau et contribuer à réduire leur empreinte
carbone.