Pendant que l'ouragan Sandy mettait en évidence la puissance des éléments, les gouvernements de 119 pays se sont accordés sur une feuille de route visant à améliorer et développer les services climatologiques pour faire face aux phénomènes extrêmes liés au temps, au climat et à l'eau, dont la fréquence et/ou l'intensité devraient s'accroître.
Lors de la session extraordinaire qui s'est du 29 au 31 octobre dernier, le Congrès de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) a approuvé le plan de mise en ?uvre du Cadre mondial pour les services climatologiques (CMSC).
Cette initiative vise à mettre en place des services axés sur les besoins des utilisateurs, prévisions climatiques saisonnières, veilles El Niño? etc, ainsi que des outils de surveillance et de prévision des crues et des sécheresses. « Nous avons achevé les préparatifs et nous nous attelons maintenant à l'immense tâche qui consiste à améliorer les conditions de vie des populations du monde entier», a indiqué le Président de l'OMM, David Grimes.
« Des centaines de millions, voire des milliards de personnes voudraient bénéficier de services climatologiques de meilleure qualité pour réduire le risque de catastrophes et améliorer la sécurité alimentaire, la gestion de l'eau et les conditions sanitaires », a fait valoir de son côté le Secrétaire général de l'Organisation, Michel Jarraud. « Grâce au Cadre mondial pour les services climatologiques, nous pourrons, en unissant nos forces, transformer ces défis en autant d'occasions de contribuer à l'instauration d'un développement durable.»
Environ 70 pays ne bénéficient pas à l'heure actuelle de services climatologiques adéquats ce qui les rend vulnérables aux fluctuations naturelles du climat et aux changements climatiques anthropiques. L'instauration du Cadre mondial pour les services climatologiques pourrait remédier à cette situation.
« Ce que nous avons vu avec l'ouragan Sandy, c'est que les pays les moins avancés n'étaient pas les seuls à être frappés par la tempête, qui s'est également acharnée sur des pays parmi les plus développés », a souligné Mamadou Lamine Bah, Directeur du Service météorologique guinéen et Président du Conseil régional de l'OMM pour l'Afrique. « Nous devons faire front ensemble car nous avons un ennemi commun : les catastrophes naturelles. Aucun pays n'est épargné. Le Cadre mondial pour les services climatologiques nous aidera à prévenir ces catastrophes.»
Les changements climatiques s'accélèrent ce qui entraîne une multiplication des extrêmes météorologiques et climatiques. Cette tendance devrait s'accentuer à l'avenir, et s'accompagner dans de nombreuses régions du monde, d'inondations, de sécheresses, de vagues de chaleur et de fortes pluies encore plus dévastatrices qu'aujourd'hui.
Le Cadre mondial pour les services climatologiques rassemblera ceux qui fournissent ces services et ceux qui les utilisent ainsi que des scientifiques, le but étant que l'information émanant des météorologues et des climatologues soit facile à interpréter et serve les besoins des secteurs d'activité sensibles aux effets du climat. Il s'agira tout d'abord d'améliorer la prestation de services destinés aux secteurs de la prévention des catastrophes, de la santé, de la gestion de l'eau, de l'agriculture et de la sécurité alimentaire.