1 litre d'eau potable sur 5 ne parvient pas à l’usager... En cause : les fuites dans les réseaux de distribution. Afin de réduire ces pertes, les collectivités ont l'obligation, depuis 2012, de progresser dans la connaissance de leur réseau et d'améliorer leur rendement. Dans la collection des synthèses eaufrance, le service public d’information sur l’eau, publie le premier numéro de la collection Les mémOs consacré à l’état des connaissances sur le patrimoine. Objectif : caractériser les canalisations par leurs diamètres, matériaux, âge et réaliser une estimation de l’actif financier.
L’alimentation en eau potable s’inscrit de façon plus globale dans le petit cycle de l’eau. Elle représente en France, 50 % des prélèvements d’eau douce hors refroidissement des centrales nucléaires et alimentation des canaux. Dans un contexte de changement climatique, la préservation quantitative des ressources en eau doit être traitée à des échelles qui dépassent le périmètre d’un service public d’eau potable. Cependant, définir et mener des politiques publiques supra-locales suppose une bonne connaissance des réseaux et repose idéalement sur une collecte exhaustive des caractéristiques techniques et financières à l’échelle de la France. Or si cette connaissance existe probablement en grande partie, elle n’est pas aisément mobilisable car éparpillée entre plus de 10 303 collectivités en charge de la compétence eau potable en 2018.
Depuis 2009, l’État a mis en place un Système d’information des services publics d’eau et d’assainissement (Sispea) qui bancarise les indicateurs et les variables sur la performance, la tarification, la gestion financière des services publics d’eau et d’assainissement depuis 10 ans. Ce système d’information (SI) rassemble cependant peu d’information sur la connaissance du patrimoine du réseau et les informations disponibles ne concernent qu’un peu plus d’un service d’eau potable sur deux en 2018.
Face à ce constat, le MTES et l’AFB ont demandé à Irstea, devenu Inrae, de caractériser les réseaux d’eau potable à l’échelle nationale (diamètres, matériaux et périodes de pose) et de réaliser une estimation sommaire de l’actif financier à l’aide d’une extrapolation statistique, entre 2016 et 2018.
L’estimation du patrimoine est construite sur la base des données extraites de Sispea de 2009 à 2015 complétées par celles collectées auprès d’un échantillon aussi large que possible de services publics d’eau potable, avant d’être extrapolée par modélisation statistique à l’échelle nationale et à celle des bassins des agences de l’eau.
Pour les départements d’outre-mer, les données ont été collectées directement auprès des Office de l’Eau ou des collectivités de chacun de ces territoires. Il n’y pas eu de traitement statistique des données.
La synthèse est disponible dans la rubrique publication du portail eaufrance et sur le portail technique de l’OFB Mieux connaître le réseau d’eau potable français | Eaufrance