Le Président de l’Union des Industries et Entreprises de l’Eau (UIE), Christophe Dingreville, prend la tête de l’association La Filière Française de l’Eau. À ce poste, il pilotera la mise en œuvre du contrat stratégique de filière 2024-2027, articulé autour de cinq axes majeurs, avec des implications concrètes pour les acteurs techniques et industriels du secteur.
La récente nomination de Christophe Dingreville (Directeur commercial France chez ETANDEX) à la présidence de l’association La Filière Française de l’Eau confirme une orientation claire en faveur du déploiement opérationnel du contrat stratégique de filière 2024-2027. Déjà président de l’UIE, organisation représentative des industriels de l’eau, Dingreville aura pour mission d’assurer la cohérence technique et politique entre les initiatives publiques, les exigences réglementaires et les savoir-faire des 5 000 entités que rassemble la filière. Le contrat stratégique, élaboré avec le Comité stratégique de la filière (CSF), fixe un cap en cinq axes techniques, avec des retombées attendues sur les projets de terrain, l’export et la compétitivité des solutions françaises.
La priorité est donnée à la résilience hydrique des territoires via une gestion active de la ressource : surveillance avancée des réseaux, technologies de détection et de réduction des pertes, intégration de solutions fondées sur la nature, en particulier dans les zones à stress hydrique. Les enjeux de gestion patrimoniale des infrastructures, tout comme ceux liés à la modélisation des données, y trouvent une résonance directe. L’axe « Responsabilité » insiste quant à lui sur la nécessité de maîtriser les flux de micropolluants à la source et dans les rejets, appuyant les efforts de recherche et déploiement d’équipements de traitement tertiaire, en lien avec les évolutions récentes du Plan micropolluants.
En parallèle, la filière entend renforcer son attractivité dans un contexte de tension sur les compétences. La structuration de parcours de formation, le soutien aux plateformes technologiques et le maillage territorial des acteurs de formation professionnelle visent à répondre aux besoins opérationnels des PME comme des grands groupes.
Les industriels fournisseurs de technologies sont par ailleurs appelés à contribuer à la sobriété hydrique des autres filières. En tant que garante d’une « gestion sobre de l’eau par les autres filières industrielles », la Filière Française de l’Eau compte intensifier le transfert d’innovation vers les secteurs fortement consommateurs, via des démonstrateurs, des partenariats intersectoriels et des outils de mesure de performance.
Enfin, le soutien à l’export s’inscrit dans une logique de rayonnement du savoir-faire français. En 2023, les entreprises de la filière réalisaient déjà 36 % de leur chiffre d’affaires à l’international, soit près de 8 milliards d’euros. L’objectif est de consolider cette dynamique via des référencements techniques, des missions collectives et des coopérations institutionnelles à l’échelle européenne et africaine notamment.
Dans sa déclaration, Christophe Dingreville a souligné : « Dans cette période cruciale pour l’eau, je mettrai toute mon énergie, aux côtés des membres de l’association Filière française de l’eau et du Comité stratégique, pour contribuer à la mise en œuvre des cinq axes du contrat stratégique de filière adopté en mars 2024. Nous le devons aux 5 000 entreprises ou entités qui composent la filière, à leurs 124 000 salariés. N’oublions jamais que ce sont leurs expertises, innovations et mobilisation qui font depuis longtemps la renommée de la filière, en France et dans le monde. »
Avec cette feuille de route, la Filière Française de l’Eau ambitionne de structurer durablement un socle d’initiatives techniques interconnectées, entre gestion publique, industrie privée et monde académique. Pour les acteurs techniques, la période qui s’ouvre sera déterminante en matière de standardisation, d’interopérabilité et de performance des solutions proposées, sur le territoire national comme à l’export.