Face à l’explosion des besoins en refroidissement des data centers (+20 % de puissance dissipée/an avec l’IA), les solutions électrocompressives classiques atteignent leurs limites en termes de stabilité réseau et d’efficacité hydrique. La directive européenne 2023/1251 impose par ailleurs un Power Usage Effectiveness (PUE) inférieur à 1,3 d’ici 2027.
Vertiv intègre désormais les chillers au gaz naturel développés par Tecogen, basés sur une technologie d’absorption ammoniac-eau. Ces systèmes, conçus pour fonctionner en continu (24/7) avec un coefficient de performance (COP) compris entre 0,7 et 1,2, offrent plusieurs avantages stratégiques :
- Réduction de 35 % de la charge électrique des installations.
- Alimentation flexible, avec un recours possible au gaz naturel ou au biométhane, selon la disponibilité et les choix énergétiques locaux.
- Compatibilité avec les boucles de refroidissement à eau glacée, garantissant des températures de sortie supérieures ou égales à 7°C.
L’intégration de cette technologie transforme la gestion thermique des infrastructures en apportant des bénéfices directs :
- Une meilleure maîtrise du risque de surchauffe, notamment lors des pics de charge liés aux calculs intensifs, tels que l’entraînement de modèles d’IA.
- Une résilience accrue face aux coupures de courant, grâce à un mode de fonctionnement en îlotage énergétique.
- Une rentabilité optimisée, avec un retour sur investissement (ROI) estimé entre 5 et 7 ans pour les installations supérieures à 1 MW, en fonction des subventions locales.
Un avenir prometteur pour l’hybridation électrique-gaz naturel
Au-delà des data centers, cette innovation pourrait également trouver des applications dans les stations de pompage et les usines de traitement, où les besoins en froid industriel enregistrent une croissance annuelle de 15 % en Europe.
George Hannah, expert chez Vertiv, souligne d’ailleurs :
« L’intégration de la technologie de Tecogen nous permet d’étendre les capacités d’IA tout en optimisant la consommation énergétique. »
À moyen terme, l’hybridation électrique-gaz naturel pourrait devenir une référence, notamment dans les régions confrontées à des stress hydriques. L’une des évolutions les plus attendues serait d’ailleurs le couplage de ces chillers avec des pompes à chaleur haute température, afin de développer des solutions de cogeneration water cooling alignées avec les objectifs Net Zero.
La transition vers un refroidissement plus durable est en marche. Reste à voir si ces technologies s’imposeront comme le standard de demain dans l’industrie du cloud et au-delà.