La Commission des comptes et de l'économie de l'environnement vient de publier dans le cadre de son rapport annuel 2011, les grandes tendances des comptes de l'environnement en 2009 et les premiers résultats partiels pour 2010. Si globalement, l'économie verte a été relativement épargnée par la crise, les dépenses des secteurs les plus importants ? l'eau et les déchets - ont sensiblement diminué.
Ce rapport évalue chaque année les dépenses consacrées en France à la protection de l'environnement et à la gestion des ressources naturelles et mesure la production des activités spécifiques à ces domaines, les « éco-activités ».
Selon ce document, en 2009, la dépense engendrée par les activités de protection de l'environnement a légèrement progressé pour atteindre près de 45 milliards d'euros. Le rythme de progression de cette dépense est cependant moins soutenu que les années antérieures (1,2 % contre 4,2 % en 2008), dans un contexte de récession économique, où le produit intérieur brut a reculé de 2,1 %.
Ce chiffre traduit cependant des résultats très contrastés selon les secteurs d'activités.
Car si la progression est particulièrement nette pour ce qui est des dépenses de protection de l'air et du climat (+ 15 %) et de recherche et développement (+ 10 %), pour la première fois depuis 20 ans, la dépense de gestion des eaux usées a diminué de 1,6 %, s'établissant à 13,3 milliards d'euros. Cette tendance s'explique entre autres par la baisse de la dépense en assainissement collectif, consécutive à une baisse des volumes consommés (- 1,5 % par an entre 2004 et 2008). On observe également un fort recul de la dépense d'assainissement autonome qui s'est élevée en 2009 à 658 millions d'euros, en chute de 16,2 % par rapport 2008. Deux facteurs expliqueraient cette baisse : le recul depuis 2007 de la construction de logements individuels neufs et une nette préférence des collectivités pour le raccordement au réseau collectif : la part de logements équipés d'un système d'assainissement autonome est ainsi passée de 17,3 % en 2001 à 15,5 % en 2008.
Les dépenses engagées par les industriels qui traitent eux-mêmes leurs eaux usées et qui investissent pour réduire la pollution à la source ont diminué de 4,1 % en 2009 tout comme les dépenses d'investissement, en baisse de 2,1 % sur le même année.
Les dépenses liées à la dépollution des sols et des nappes font également partie de celles qui reculent : - 13 % à 1,5 milliard d'euros en 2009 revenant ainsi aux niveaux enregistrées en 2005. La baisse touche plus fortement les études (- 9 % de chiffre d'affaires entre 2008 et 2009) que les travaux qui résistent mieux avec une chute de 5 % du chiffre d'affaires. D?après l'Ademe, cette tendance devrait se prolonger en 2010 impliquant des perspectives de stagnation de l'activité (- 1,5 % de chiffre d'affaires prévu).
La dépense totale de prélèvement et de distribution d'eau qui comprend les activités relatives aux ouvrages de mobilisation, aux adductions et amenées d'eau, aux installations de traitement, aux infrastructures de stockage et aux réseaux de distribution d'eau a atteint 8,7 milliards d'euros en 2009 et est restée stable. La tendance observée depuis quelques années de diminution des quantités d'eau prélevées et consommées (par les ménages comme par les entreprises) s'est cependant poursuivie. L?investissement continue également à s'essouffler malgré un rebond en 2009 dû aux investissements engagés sur les usines de potabilisation qui auraient progressé fortement.
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