Alors que la COP28 s'achève, l'un des consensus marquants a été la reconnaissance de la nécessité d'une transition énergétique graduelle et stratégique. Les acteurs ont souligné l'importance de s'éloigner des combustibles fossiles, mais ont aussi admis que cette transition ne pourrait être immédiate. Les énergies intermédiaires, telles que le gaz naturel et la fission nucléaire, ont été reconnues comme des étapes cruciales vers une économie décarbonée. L'exemple des États-Unis, qui ont réduit leurs émissions de CO2 en substituant le charbon par le gaz de schiste, ainsi que celui de la France, qui a réussi à accroître son PIB tout en diminuant ses émissions grâce à l'énergie nucléaire, ont été cités pour illustrer cette approche graduelle.
La COP28 a également mis en lumière le risque que représente la dépendance prolongée aux énergies intermédiaires, qualifié de « piège ». Pour éviter ce piège, il a été recommandé de tripler la capacité mondiale des énergies renouvelables et de doubler le taux d'amélioration de l'efficacité énergétique d'ici 2030. Cette approche nécessite un investissement massif dans l'innovation pour développer des technologies énergétiques durables et éviter de canaliser les ressources uniquement vers des solutions intermédiaires telles que le gaz de schiste.
L'innovation technologique a été désignée comme le moteur de la transition énergétique, avec des domaines prometteurs tels que la fusion nucléaire et les énergies renouvelables. Les stratégies d'innovation ont été classées en trois catégories : l'atténuation, visant à réduire les émissions de CO2 ; la sobriété, pour réduire la consommation énergétique ; et l'amélioration, comprenant des solutions radicales comme la géoingénierie.
Des projets comme l'injection de particules de soufre dans l'atmosphère ou l'utilisation de ”pare-soleil spatiaux”pour modérer l'ensoleillement terrestre ont été discutés, comme des pistes envisageables pour réduire la température globale de la planète.
La problématique de l'eau a pris une place prépondérante, reflétant la reconnaissance de son rôle transversal dans de nombreux secteurs tels que l'agriculture, l'industrie et la santé publique. Les participants ont mis en exergue la nécessité d'une action concertée pour faire face à une crise qui affecte déjà deux à trois milliards d'individus confrontés à une pénurie d'eau au moins un mois par an, selon un rapport de l'UNESCO et de l'Agence ONU-Eau datant de mars 2023.
A ce titre, le sommet One Water a été programmé pour septembre 2024 à New York. Cet événement, annoncé conjointement par le président de la République française et président de la République du Kazakhstan, a pour ambition de réunir des représentants gouvernementaux, des experts en ressources hydriques, des entreprises du secteur de l'eau et des organisations non gouvernementales. L'objectif est de développer des stratégies coordonnées pour une gestion durable des ressources en eau, face à l'augmentation des stress hydriques exacerbés par le changement climatique.
En parallèle, la France a annoncé son adhésion à la coalition internationale Freshwater, qui s'engage à restaurer et à protéger les écosystèmes aquatiques. Cette coalition a pour but de fixer des objectifs mesurables, notamment la restauration de 300 000 kilomètres de cours d'eau et de 350 millions d'hectares de zones humides d'ici 2030. Cet engagement sous-tend une reconnaissance accrue de la corrélation entre la qualité de l'eau, la biodiversité et la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.
Ces initiatives illustrent une intégration croissante de la gestion de l'eau dans le contexte plus large du changement climatique. Elles signalent une prise de conscience que la sécurité hydrique est non seulement un enjeu environnemental mais aussi un vecteur essentiel pour la lutte contre les effets du changement climatique et l'adaptation des sociétés à ses conséquences.
En conclusion, la COP28 a reconnu que l'innovation technologique et une approche progressive sont essentielles pour réaliser une transition énergétique viable, et que la transition vers des énergies renouvelables propres est un processus complexe qui nécessite des solutions intermédiaires et un engagement fort en faveur de la recherche et du développement. La collaboration internationale et l'investissement dans l'innovation sont donc les clés pour atteindre les objectifs de décarbonation et pour surmonter les défis environnementaux actuels et futurs.