Spécialisée dans la dépollution sur site, in-situ et hors site des terres polluées, Biogénie, implantée en France depuis 1996, vient d'inaugurer sa nouvelle agence régionale et un nouveau centre de traitement des terres polluées, le deuxième du genre, implanté à Château-Gaillard dans l'Ain, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Lyon.
Après l'implantation d'un premier Biocentre en 1999 à Echarcon dans l'Essonne, devenu depuis son agrandissement en 2003 le plus important de France, Biogénie récidive et ouvre une nouvelle plate-forme de traitement biologique des terres polluées à Château-Gaillard en région Rhône-Alpes. Objectif : répondre à la demande du marché en augmentant ses capacités de traitement hors sites.
Aux 300.000 tonnes de terres polluées susceptibles d'être réceptionnées par le biocentre d'Echarcon (91), s'ajouteront donc désormais 100.000 tonnes supplémentaires qui pourront être traitées sur la nouvelle plateforme de 50.000 m² de Château-Gaillard, certifiées ISO 14001 et MASE. Cette nouvelle implantation régionale conforte par ailleurs la position de Biogénie en France et lui permet de proposer, en région Rhône-Alpes, mais aussi dans un rayon beaucoup plus large et jusque dans les pays frontaliers comme la Suisse ou l'Italie, une gamme complète de services de dépollution des sols et des eaux souterraines tout en augmentant ses capacités de traitement hors site.
Augmenter ses capacités de traitement hors sites
Pour les maitres d'?uvres et maitres d'ouvrages, la solution biocentre, quoique plus coûteuse qu'un traitement sur site ou in situ, comporte de nombreux avantages. Elle est rapide et flexible ce qui permet dans bien des cas de libérer rapidement les terrains avec l'assurance que le projet sera réalisé dans les délais impartis, un argument auxquels les promoteurs et les industriels, par exemple, se montrent très sensibles.
Autre élément important, le transfert de responsabilité à la société chargée du traitement est assuré, à condition de maintenir une traçabilité et une documentation rigoureuses ce qui est le cas chez Biogénie. Là encore, la filière a donc le mérite de décharger le maitre d'ouvrage du problème de pollution des sols auquel il peut être confronté.
En ce qui concerne le traitement en lui-même, le biocentre présente l'avantage de constituer une filière unique quels que soient les polluants présents (HCT, HAP, Mtx) ce qui permet de simplifier la gestion des terres polluées (pas de tri nécessaire entre plusieurs catégories de matériaux pollués) et n?impose qu'un tri simple (pollué/non pollué). Les contaminants suceptibles d'être traités en biocentre incluent une large gamme de polluants tels que les hydrocarbures pétroliers, BTEX, HAP, pentachlorophénol (PCP), créosote, phénols et solvants organo-halogénés. Et par rapport à certains traitements qui peuvent durer des années, le procédé ramène le plus souvent le temps de traitement à quelques mois, selon la nature et le niveau de pollution des terres considérées.
Un traitement limité à quelques mois
Le traitement en Biocentre repose sur le procédé de Biotertre dynamique aussi appelé Biopile ex-situ. Il consiste à créer puis à maintenir des conditions favorables à une croissance rapide de microorganismes qui, naturellement présents dans le sol ou l'eau, ont la capacité de dégrader les contaminants organiques. Ces conditions optimales à la biodégradation consistent notamment à agir sur des paramètres tels que les apports en oxygène et en nutriments et un contrôle régulier des niveaux d'humidité, de pH et de température. « Ce qui compte en premier lieu, explique Stéphanie Nicot, Responsable du site de Château-Gaillard, c'est de définir avec précision l'application du traitement biologique en fonction des caractéristiques des terres à traiter. En nous appuyant sur notre savoir-faire et en complétant notre analyse, si nécessaire, par une étude de biotraitabilité réalisée en laboratoire, nous pouvons établir la faisabilité technico-économique du bio-traitement et définir les paramètres les plus adaptés pour mener à bien l'opération de dépollution ».
Dès leur arrivée sur le centre, les terres sont donc pesées, analysées et identifiées en vue d'obtenir leur certificat d'acceptation préalable et d'établir les premiers éléments d'une traçabilité à long terme. Elles sont ensuite déposées sur l'aire de traitement imperméabilisée, puis dépolluées en l'espace de deux à quatre mois en fonction de la nature et de la concentration des polluants traités. A l'issue du traitement, les terres traitées sont valorisées sur des installations de stockage de déchets ou en remblaiement de carrières.
Fruit de plusieurs années d'efforts, le montant de l'investissement nécessaire à l'ouverture de ce nouveau biocentre, non communiqué, avoisinerait les 3,5 millions d'euros.