Lundi 15 janvier, l'Agence régionale de Santé a publié des résultats d’analyse démontrant la présence de substances poly- et perfluoroalkylées (PFAS) dans les eaux destinées à la consommation de 166 000 habitants de la région.
Utilisées dans de nombreuses industries (téflon, emballages alimentaires, tissus imperméables, mousse pour extincteurs d’incendie, automobiles…) pour leurs propriétés antiadhésives ou imperméabilisantes, les PFAS sont considérées comme des polluants « éternels » car non dégradés dans le milieu naturel - et difficiles à extraire et détruire volontairement.
Les taux mesurés par l’ARS dans des ressources alimentant une cinquantaine de communes de la région – pour beaucoup situées dans la « vallée de la chimie » au sud de Lyon – dépassent le seuil européen de référence, soit 100 nanogrammes par litre. Aymeric Bogey, directeur de la santé publique de l’agence, exclut un risque immédiat pour la population. Il faut cependant réagir rapidement car, selon les premières études toxicologiques, ces substances pourraient à long terme avoir des effets néfastes sur la fertilité ou favoriser l’apparition de certains cancers.
En tout état de cause, les communes concernées ont dû présenter « au plus vite » des mesures correctives afin de revenir sous le seuil réglementaire. Elles disposent de trois ans pour les mettre en place. Il existe deux possibilité, en l’état actuel des techniques : soit se priver de la ressource (ou la diluer avec l’eau provenant d’autres réseaux), soit traiter l'eau avec du charbon actif.
Dans huit cas, dont deux puits privés, les concentrations relevées dépassaient nettement la limite réglementaire. Deux collectivités ont d’ores et déjà appliqué des mesures correctives. Rumilly (Haute-Savoie), où se trouve une usine Tefal, a ainsi renoncé en 2022 à deux captages contaminés au PFOA, une substance interdite depuis 2020 car cancérigène. Valence a pour sa part mis en service une station de traitement des PFAS en novembre 2023.