Selon un rapport réalisé à la demande des ministères de la santé et de l'écologie, les baignades artificielles publiques présenteraient un risque sanitaire plus élevé que les baignades naturelles ou les piscines. L?Afsset, auteur de ce rapport, considère qu'il est urgent de les réglementer pour en organiser le développement et écarter les risques sanitaires principaux. En ce qui concerne les piscines biologiques ouvertes au public, l'Afsset considère que le niveau de maîtrise des risques sanitaires proposé par les constructeurs est aujourd'hui insuffisant pour un développement libre de ces baignades en fréquentation publique.
Les baignades artificielles ouvertes au public, à mi-chemin entre les «baignades naturelles» de pleine eau (mer, lac, rivière) et les piscines publiques, se sont développées ces dernières années. Elles ne font cependant l'objet d'aucune réglementation sanitaire et donc d'aucune obligation de contrôle des eaux. Il s'agit de baignades créées artificiellement où l'eau est captée puis stockée dans des étangs artificiels, réservoirs, barrages, gravières ou bassins à marée.
L?appellation englobe également les baignades à traitement par filtration biologique, communément appelées piscines «naturelles», « biologiques» ou encore «écologiques», dont le caractère plus naturel que les piscines séduit le public.
Mais selon l'Afsset, les risques sanitaires pourraient être plus élevés pour ces baignades artificielles que pour les baignades naturelles ou les piscines : l'eau ne court pas (ou peu) naturellement ; elle n?est pas désinfectée comme dans les piscines. Pourtant les dangers sanitaires à traiter sont les mêmes : germes apportés par les baigneurs, développement de microalgues toxiques, ou encore présence de pathogènes due aux eaux de remplissage, aux ruissellements d'eaux souillées, intrusion d'animaux, etc.
C?est pourquoi les auteurs du rapport qui ne concerne que les baignades ouvertes au public, considèrent qu'il est urgent de les réglementer pour en organiser le développement et écarter les risques sanitaires principaux.
L?Afsset recommande qu'une réglementation stricte soit mise en place pour la protection des baigneurs dans ces baignades artificielles ouvertes au public. Elle demande en particulier un recensement de ces baignades et la mise en place d'analyses microbiologiques. Pour cela, l'Afsset fournit un guide de classement de ces baignades et une liste de 6 paramètres microbiologiques à surveiller. Sans attendre les résultats de ces analyses, l'organisme recommande également d'appliquer les meilleures pratiques disponibles sur les baignades et notamment la rédaction d'un profil de vulnérabilité et l'instauration d'un délai maximal pour le renouvellement de l'eau, fixé à 12h (par filtration ou par apport d'eau neuve).
Pour ce qui concerne plus particulièrement les piscines biologique ouvertes au public, l'Afsset considère que le niveau de maîtrise des risques sanitaires proposé par les constructeurs est aujourd'hui insuffisant pour un développement libre de ces baignades en fréquentation publique. Le traitement naturel et sans traitement chimique (chloration) doit encore être amélioré en ce qui concerne l'efficacité de la maîtrise des pathogènes potentiels et des algues.
L?Afsset demande de faire rentrer les baignades à traitement biologique actuelles dans un programme expérimental avec la mise en place sans délai d'un suivi hebdomadaire de la qualité des eaux, la limitation du nombre de baigneurs et l'amélioration des mesures d'hygiène.
Quant à leurs concepteurs, ils sont invités à faire un effort de recherche et développement pour améliorer la conception des installations.
Pour consulter le rapport de l'Afsset, cliquez ici