Les Français se sont souvent déclarés soucieux de l'environnement sans que cela ne trouve de traduction concrète. Les temps changent et l'on peut à présent parler d'un passage à l'acte : aujourd'hui, 2 personnes sur 3 cherchent à économiser l'eau du robinet. Plus surprenant encore : malgré la crise économique, les considérations budgétaires passent au second plan et c'est bien le désir de préserver la ressource qui motive ce changement de comportement.
Durant des décennies, les enquêtes menées sur la sensibilité environnementale des français ont toujours abouti au même constat : nos concitoyens se déclaraient sensibles aux considérations environnementales mais en restaient au stade des bonnes intentions et ne traduisaient pas en actes leur désir affiché de mieux protéger la planète.
Une enquête publiée par le Crédoc au mois d'Août dernier met en évidence un changement des comportements, notamment dans le domaine de l'eau.
Changement parce que la vigilance vis-à-vis de l'eau s'est désormais imposée dans l'ensemble de la société. 66 % des Français font aujourd'hui attention à fermer le robinet pour éviter le gaspillage alors qu'ils n?étaient qu'une minorité il y a seulement quinze ans. Cette prise de conscience touche toute les couches de la société y compris les jeunes : 57 % des 18-25 ans déclarent chercher à économiser l'eau, un chiffre qui reste certes en deçà de la moyenne (66 %) mais qui progresse de 22 points par rapport à 1995 !
Ce changement de comportement était certes perceptible à travers une analyse des consommations puisque les volumes d'eau prélevés en France pour les particuliers ont baissé de 3 % (de 5 985 millions de m3 en 1995 à 5 775 millions en 2007) alors que le nombre d'habitants a progressé de 7 %. Mais de nombreux autres facteurs que l'attitude des ménages pouvaient expliquer cette réduction : électroménager plus économe, mise en place de compteurs d'eau individuels'etc.
L?enquête du Crédoc démontre clairement que c'est bien une évolution des comportement qui est à l'origine de cette tendance.
Deuxième enseignement de cette enquête, les motivations conduisant à limiter la consommation d'eau ont considérablement évolué. Alors qu'en 1995, les conduites économes étaient principalement motivées par des considérations économiques, aujourd'hui, et malgré la crise, les considérations budgétaires passent au second plan et c'est le désir de préserver une ressource naturelle qui prime.
Des évolutions qui sont loin d'être négligeables à l'heure où le moral de la population baisse, où la crainte du chômage augmente et où les contraintes financières sont très prégnantes.
Pour aller plus loin : http://www.credoc.fr/pdf/Rech/C272.pdf
