Les infrastructures d'eaux usées ont leur rôle à jouer face aux défis du changement climatique : c'est le point de vue de Xylem, leader mondial dans le secteur des technologies de l'eau. Le groupe vient de publier une étude sur les leviers d'action permettant d'améliorer l'efficacité énergétique des infrastructures de gestion et traitement des eaux usées. Le constat est que des solutions technologiques existantes et éprouvées permettraient de diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre à coup nul, voire en réalisant des économies.
Nul besoin d'investir dans de nouvelles technologies ou d'attendre une hausse drastique du prix de la tonne de CO2 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans la gestion des eaux usées. Selon l'étude récemment publiée par Xylem, il suffit de miser sur les technologies existantes à haute efficacité énergétique : des solutions plus coûteuses à l'investissement, mais avantageuses ensuite en termes de coûts d'exploitation. L?industriel, producteur mondial de pompes et d'agitateurs en tout genre, apporte sa contribution au débat.
L?étude est focalisée sur l'efficacité énergétique dans le but de traiter le problème à la source et d'identifier les solutions les plus économiques. Collecte, traitement et rejet des eaux usées tant domestiques qu'industrielles sont passés en revue sur trois marchés : les Etats-Unis et l'Europe, où il est surtout question de remplacement d'infrastructures existantes et la Chine où il faut aussi construire de nouvelles infrastructures de gestion et traitement des eaux usées.
Au total, 18 technologies permettant des réductions d'émissions de GES ont été examinées à la loupe. Les rapporteurs ont étudié des technologies aussi variées que le pompage pour le transport des effluents, le prétraitement (filtration grossière), le traitement primaire (sédimentation préfiltration), secondaire (aération, boues activées), tertiaire (désinfection, traitement de pollutions émergentes et autres perturbateurs endocriniens), mais aussi le rejet en milieu naturel ainsi que le traitement et l'élimination des boues.
Pour montrer l'intérêt d'adopter les technologies à haute efficacité énergétique, les chercheurs les ont passées au peigne fin de deux outils d'analyse financière qui donnent une vision à long terme des coûts : l'étude des coûts marginaux et celle du taux de rendement interne. La première confronte l'investissement aux réductions d'émission de GES tout au long de l'exploitation de l'infrastructure ; la seconde mesure la rentabilité basée sur les flux de trésorerie de l'opération (coût du capital, inflation estimée et risques liés à l'investissement).
Les conclusions de Xylem plaident pour une prise de conscience et des investissements rapides sachant que les décisions actuelles engagent pour des décennies : presque la moitié des émissions de GES dans les trois régions étudiées pourrait ainsi être évitée avec des technologies existantes et éprouvées, telles que des pompes et des agitateurs à haute efficacité, des moteurs à variateurs de vitesse, des systèmes de pilotage.
Dans 95 % des cas, ces abattements seraient sans aucune incidence économique voire permettraient des économies à court terme. Au total, l'abattement annuel en GES pourrait atteindre 44 millions de tonnes d'équivalent CO2 avec des économies potentielles de 40 milliards de dollars. L?étude montre que c'est en Chine que se concentrent les plus grandes opportunités en matière de retour sur investissement et d'abattements de GES : plus de 25 milliards de dollars pourraient être économisés et des rejets à hauteur de 13 millions de tonnes d'équivalent CO2 évités par an.
Xylem propose deux leviers pour accélérer l'adoption de ces technologies : d'une part, mettre à profit de nouveaux modèles de financement public/privé qui ne reposent pas seulement sur le coût d'investissement initial, d'autre part, étendre les normes d'efficacité énergétique, qui commencent à apparaitre pour les pompes en Europe et aux Etats-Unis, à d'autres équipements et aux autres continents.
Cette approche originale est une façon efficace d'identifier les technologies les plus économiques à terme d'un point de vue environnemental. Une forme de plaidoyer à l'investissement, adressé aux industriels de l'eau, aux institutions financières, aux ONG, aux collectivités et autres décideurs, façon de faire d'une pierre deux coups : mettre à l'honneur les technologies innovantes du groupe et faire face au changement climatique.
Xylem ne souhaite d'ailleurs pas en rester là et en appelle à approfondir cette analyse dans le cadre de groupes de travail tant sur les technologies que sur les régions étudiées.
http://poweringwastewater.xyleminc.com/