Le secrétariat de la Convention sur les zones humides a publié le 15 décembre dernier les conclusions de plus de 30 études mondiales et régionales sur les dernières tendances et les impacts pour les zones humides, ainsi que les possibilités qu’elles offrent d’atteindre les objectifs mondiaux pour le climat et le développement durable.
Comme le constatent les auteurs de ce document, les impacts climatiques sur les zones humides se manifestent plus rapidement que prévu. Avec 35 % de perte dans le monde depuis 1970, les zones humides sont notre écosystème le plus menacé, disparaissant trois fois plus vite que les forêts.
Au passage, et sans grande surprise, le rapport indique que l'agriculture intensive est à l’origine de plus de la moitié de la destruction des zones humides d'importance internationale depuis 1970. Il rappelle également que l’absence d’accès à l’eau potable est l’un des principaux points d’entrée vers la pauvreté profonde.
Mais tout n’est pas noir. Le 20 janvier, l’UNESCO a fait état d’une découverte hors du commun : une mission de recherche scientifique a découvert l’un des plus grands récifs coralliens du monde au large des côtes de Tahiti. Situé à des profondeurs comprises entre 30 et 65 mètres, il mesure environ 3 km de long et entre 30 et 60/65 m de large. Grâce aux technologies déployées, l’équipe a effectué environ 200 heures de plongée pour étudier le récif et a pu assister à la ponte de coraux géants en forme de rose qui mesurent jusqu’à 2 mètres de diamètre.
Pour le Dr. Laetitia Bédouin, membre du CNRS et de l’organisme de recherche international CRIOBE, qui a participé à la mission, cette expédition semble indiquer qu'il existe de nombreux autres grands récifs, situés dans la « zone crépusculaire » de l’océan, dont nous ignorons tout simplement l’existence. « La Polynésie française a subi un important épisode de blanchiment en 2019, mais ce récif ne semble pas avoir été affecté de manière significative. Aussi, la découverte de ce récif en si parfaite condition est une bonne nouvelle et peut inspirer la conservation future. Nous pensons que les récifs plus profonds sont peut-être mieux protégés du réchauffement climatique. »
Ainsi, catastrophes, pollutions, changement climatique …. L’environnement fait souvent la une d’une actualité que nous nous efforçons de décrypter. Mais notre environnement reste aussi une source intarissable d’émerveillement et de questionnements qui ouvrent sur de nombreux domaines scientifiques.
Ce constat a conduit un groupe d’universitaires grenoblois à créer un site web l’Encyclopédie de l’Environnement, soutenu par l'IDEX et la Communauté d'Universités et Etablissements Grenoble Alpes (ComUE), qui se présente comme une collection structurée d’articles rédigés par des universitaires, des chercheurs, ou autres experts reconnus.
Initialement axé sur l’air et l’eau, le site s’est ouvert à d’autres thèmes : le sol, cet autre milieu clé de notre environnement, hydrologie, sciences de la Terre, biologie, santé, sciences humaines, qui ont considérablement enrichi les thématiques… et l’Énergie, en raison de la proximité des thématiques et du recouvrement de leurs audiences.
L’une des missions de la revue L’eau, l’industrie, les Nuisances étant de fédérer tous les acteurs concernés par les grands défis du cycle de l’eau sur l’environnement au cours des siècles, nous souhaitons multiplier et élargir les échanges, et faire découvrir certaines contributions des auteurs des encyclopédies, notamment dans la rubrique « Histoire d’eau ».
Pour
inaugurer notre collaboration avec l’association des Encyclopédies de
l’Environnement et de l’Énergie, nous avons choisi de mettre en avant l’article « Risquons-nous
d’avoir une pénurie d’eau ? », par
Ghislain de Marsily, Professeur émérite à Sorbonne Universités et à
l’École des Mines de Paris, membre de l’Académies des Sciences, de l’Académie
des Technologies, de l’Académie d’Agriculture de France et membre étranger de
l’US Academy of Engineering, publié le 18 avril dernier par l’Encyclopédie de l’environnement.
Parce qu’un élargissement du champ
des connaissances et une multiplication d’échanges bien conduits
permettra de renforcer la capacité et la volonté d'agir et ainsi de faire face aux
nombreux enjeux auxquels l’eau se trouve confrontée.
Pascale Meeschaert