Des pénuries d'eau plus fréquentes, une augmentation des maladies d'origines hydriques et la disparition de nombreux écosystèmes, tels sont quelques uns des avertissements lancés dans le quatrième rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement qui vient d'être publié.
Global Environment Outlook : l'environnement pour le développement (GEO-4), le dernier d'une série de rapports phares du PNUE, évalue l'état actuel de l'atmosphère, de la terre, de l'eau et de la biodiversité, décrit les changements intervenus depuis 1987 et identifie les actions prioritaires à mener. Préparé par environ 390 experts et révisé par plus d'un millier d'autres partout dans le monde, c'est l'un des rapports de l'ONU le plus complet sur l'environnement.
Le 4ème rapport, qui vient d'être rendu public, salue tout d'abord les quelques progrès effectués dans de rares domaines comme par exemple la réduction de 95% des CFC qui attaquent la couche d'ozone. Et se félicite du fait que l'environnement soit aujourd'hui beaucoup plus présent dans les politiques publiques partout dans le monde.
Mais malgré ces avancées, les questions les plus difficiles à traiter demeurent. GEO-4 avertit notamment que nous vivons bien au dessus de nos moyens. La population humaine est désormais si importante que « la quantité de ressources nécessaires pour la faire vivre dépasse les ressources disponibles... l'empreinte de l'humanité est de 21,9 hectares/personne, alors que la capacité biologique de la Terre est, en moyenne, seulement de 15,7 ha/personne... ».
Dans le domaine de l'eau, GEO-4, souligne la persistance de problèmes quantitatifs et qualitatifs. « L'utilisation de l'eau douce pour l'agriculture, l'industrie et l'énergie a augmenté de façon considérable au cours des 50 dernières années. Dans de nombreuses régions du monde, l'utilisation de l'eau dépasse l'apport d'eau annuel moyen » souligne le rapport. D?ici 2025, l'utilisation d'eau devrait augmenter de 50% dans les pays en voie de développement et de 18% dans le monde développé. Selon GEO-4, « Le fardeau croissant de la demande d'eau deviendra intolérable dans les pays qui connaîtront une pénurie d'eau ».
La dégradation de la qualité de l'eau, « polluée par des pathogènes microbiens et un apport excessif de nutriments » est également pointée par le rapport : « La contamination de l'eau reste la cause la plus importante de maladie et de décès à l'échelle mondiale ». GEO-4 évalue à trois millions le nombre de personnes qui meurent de maladies hydriques chaque année dans les pays en voie de développement, principalement des enfants de moins de cinq ans.
La population mondiale ayant accès à une eau de bonne qualité est passée de 78 à 82% de 1990 à 2000 tandis que l'accès à l'assainissement est passé de 51 à 61% au cours de la même période. Mais 2,6 milliards de personnes ne disposent toujours pas des installations d'assainissement adéquates. Or, « un meilleur assainissement peut à lui seul faire baisser les décès liés à l'eau de 60% et les épisodes diarrhéiques de 40% », souligne GEO-4.
D?après le rapport du PNUE, « Les eaux côtières, contaminées par les eaux usées, causent plus de 1,2 milliard de cas de maladies gastro-intestinales et 50 millions de cas de maladies respiratoires par an et ont un coût économique estimé à 12 milliards de dollars par an ».