L?anniversaire d'Europump a été l'occasion de revenir sur le chemin parcouru et de faire un point sur les chantiers à venir dans une ambiance résolument optimiste malgré la crise qui n?a pas épargné le secteur.
En 1960 l'association européenne des constructeurs de pompes comptait quatre pays fondateurs : l'Allemagne, la France, la Belgique et l'Italie.
Aujourd'hui Europump réunit les associations nationales de constructeurs appartenant à 18 pays dont la Turquie, la Russie, la République tchèque, la Roumanie et la Pologne qui ont intégré l'association cette année. « Un périmètre qui couvre donc toute l'Europe géographique et pas seulement l'UE » souligne Jérôme Duprez, président d'Europump et de Ensival Moret.
Un ensemble de 500 entreprises dont 400 PME, fabriquant des compresseurs, de la robinetterie et des pompes, pour un marché de 9 Mds' soit environ 1/3 du marché mondial (17% dans le cycle de l'eau), et employant un total d'environ 100 000 personnes, une dimension qui permet de faire contrepoids à l'alter ego américain Hydraulic Institut. Il s'agit pour le groupe européen « d'être reconnu comme une référence internationale sur les sujets techniques et réglementaires pour des systèmes de pompages efficaces et respectueux de l'environnement ». La structure est composée de quatre commissions dédiées (technique, standardisation, marketing et réseau des PME) qui déploient leurs activités au travers de publications -notamment en partenariat avec l'Hydraulic Institut-, de programmes de développement afin de soutenir l'industrie des pompes et de travaux autour de la réglementation et des normes en constante évolution.
Des démarches visant à promouvoir les économies d'énergie et la préservation de l'environnement ont déjà abouti via la politique Ecopump. Cette dernière a pour but d'améliorer la performance énergétique des pompes dès leur conception en y intégrant des moyens de contrôle et d'optimisation du système. L?EcoMoineau' de PCM, pompe à vis excentrée commercialisée en 2008, illustre cette volonté avec la réduction de son encombrement (cote de dégagement de 70 mm), de son poids (-38%) et de sa consommation d'énergie (-10%). Ces démarches n?ont rien de superflu lorsqu'on sait que les pompes représentent 20% de la consommation énergétique des moteurs électriques. 20% c'est aussi ce que représenterait, en termes d'économies, un meilleur contrôle du système.
Les objectifs d'Europump se dirigent donc en priorité vers une globalisation de l'approche système pour atteindre une meilleure performance énergétique via une collaboration avec des universitaires afin de mettre au point une méthode de calcul (algorithmes) d'ici 2012 et des nouvelles technologies. Parmi elles, l'adaptabilité totale des points de fonctionnement grâce à la vitesse variable, l'utilisation de matériaux haute performance tels que titane, céramiques, graphite, nouveaux polymères, et l'optimisation des composants (roulements, paliers, joints). Pour exemple, « une approche produit effectuée sur une pompe à eau permettrait seulement d'engendrer une économie de 5 Twh/an tandis qu'une approche élargie adaptée aux différents niveaux du système atteindrait 35 Twh/an d'économie d'énergie » explique Jérôme Duprez. Europump prévoit ainsi de réaliser une économie d'énergie de 123 Twh par an sur toutes les pompes confondues, soit 12 centrales nucléaires dans l'Union Européenne. Une sécurité accrue par le biais de pompes étanches à entraînement magnétique et des moteurs à rotor noyé sont également à l'ordre du jour ainsi que des objectifs de durabilité par l'instrumentation et la maintenance prédictive.
Ces méthodes de travail, pour des industriels qui s'attachent à ne plus fournir seulement des pompes mais des solutions généralisant l'approche « coût du cycle de vie », voient le jour au moment où le marché connaît une baisse significative. En 2009, les facturations ont diminué de 8,5% en robinetterie, 11,2% pour les pompes et 16,2% pour les compresseurs, avec un recul global de 4% en termes d'emplois. Jacques Fay, président de la société PCM et de Profluid qui représente la France au sein d'Europump, écarte cependant toute forme de pessimisme : « on ne peut pas s'attendre à un taux mirobolant en Europe, mais dans les pays émergents il y a tout à faire. Tous les pays ont besoin de pompes. Nous avons la technique et la structure qui nous donnent la possibilité de nous adapter à la situation ».