La deuxième édition des rencontres nationales de l’eau publique organisée le 6 juillet dernier, en partenariat avec l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et l’Institut de la gouvernance territoriale et de la décentralisation (IGDT) autour du thème : « Eau et territoires, pour un nouvel imaginaire de l’eau » a rassemblé plus de 280 participants en présentiel et en digital.
L’eau est omniprésente : elle façonne nos paysages et nos manières d’habiter et de vivre les territoires. Pourtant, on ne parle souvent d’elle que lorsqu’elle vient à manquer ou à déborder. Pourquoi et comment dépasser cette invisibilité de l’eau et de ses métiers ? Au-delà des cadres techniques, administratifs et réglementaires, quelle place l’eau joue-t-elle dans nos imaginaires individuels et collectifs ? Elus, institutions, Etat, société civile : comment réinvestir l’imaginaire pour mieux réenchanter le(s) récit(s) de l’action publique locale ?
Des tuyaux aux systèmes de traitements, l’eau est devenue excessivement technique. Entre contraintes réglementaires, sanitaires et course aux technologies de pointe… on a oublié la valeur poétique de l’eau et son rôle fondamental dans la construction de nos sociétés et de notre patrimoine. Associée à une technicité et une gouvernance multiple mal connue, la compétence eau et assainissement peut faire peur et susciter un certain désintérêt. Alors qu’à la lumière de la crise de la covid, les citoyens ont redécouvert l’essentialité de services publics tels que la santé, les déchets, ou encore l’éducation, on a finalement très peu parlé d’eau, alors même qu’elle a joué un rôle essentiel dans la lutte contre la pandémie.
Pourtant, l’eau est bien l’enjeu du siècle de demain : à la croisée des questions d’alimentation, d’énergie, de santé, de confort urbain, de biodiversité, elle amène à décloisonner les politiques publiques pour penser de nouvelles formes de coopérations. Dès lors, comment changer de regard et quels récits construire autour de l’eau ? De quelles approches narratives les acteurs publics de l’eau peuvent-ils s’emparer pour se réapproprier leur rôle et être les précurseurs d’un nouveau projet de société ?
Se nourrissant d’une série d’entretiens réalisés avec des membres du réseau France Eau Publique, l’événement a fait dialoguer acteurs de l’eau et chercheurs en sciences humaines et sociales pour interpeller sur la nécessité de « parler autrement » de l’eau et des territoires, et imaginer ensemble des pistes d’actions pour ressourcer le récit de l’eau et en faire un ingrédient incontournable de l’action publique locale.
L’événement co-animé par Emmanuel Dupont, expert-conseiller Transformation de l’action publique et territoires à l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et Laurence Lemouzy, directrice des Etudes de l’Institut de la Gouvernance territoriale et de la décentralisation (IGTD) et de la revue Pouvoirs locaux a bénéficié de la participation de :
- Daniel Behar, Géographe, Professeur à l’Ecole d’urbanisme de Paris (Université Paris-Est)
- Emmanuel Bertin, Géographe de formation, diplômé en « conception de projets en écodéveloppement », directeur du Centre de ressource sur le développement durable (CERDD)
- Julie Chabaud, responsable Mission Agenda 21 et LaboM21 « La Base », laboratoire d’innovation publique territoriale du département de la Gironde
- Christophe Lime, président du réseau France Eau Publique, vice-président de Grand Besançon Métropole
- Marin Schaffner, auteur et traducteur, ethnologue de formation, codirecteur de la collection de poche des éditions Wildproject
Télécharger le document de restitution des rencontres : http://france-eaupublique.fr/wp-content/uploads/2021/09/Rencontres-nationales-de-leau-2021-Pour-un-nouvel-imaginaire-de-leau-Restitution.pdf