L?arrivée de 7 nouvelles communes au sein du SEDIF préfigure-t-elle l'évolution de l'organisation des opérateurs du secteur de l'eau en région parisienne ? Elle constitue en tout cas un événement important qui souligne, pour les élus du SEDIF, l'utilité de structurer l'ensemble des grands services publics en Ile-de-France, à l'image des travaux menés sur les transports publics.
L?adhésion au SEDIF de 7 nouvelles communes au 1er janvier 2013 a dopé la volonté des élus d'alimenter une réflexion visant à fédérer les opérateurs du secteur de l'eau en région parisienne.
Car une mutualisation des moyens de production à l'échelle de la métropole francilienne pourrait contribuer à maîtriser l'évolution du prix de la part eau potable sur la facture et à optimiser les équipements existants dans un contexte de baisse régulière de la consommation. Car si l'eau est une ressource gratuite à l'état naturel, produire une eau potable de qualité et la livrer à domicile 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 à plus de 12 millions de Franciliens a un coût et nécessite des infrastructures lourdes qui doivent être en permanence en parfait état de fonctionnement.
L?enjeu économique est donc majeur. Dans un contexte de baisse des consommations (- 1% par an en moyenne depuis 20 ans), ainsi que d'une incitation à économiser la ressource qui pourrait être affectée par les changements climatiques, il faut assumer la charge de coûts essentiellement fixes, qu'il est difficile de réduire sans toucher au niveau de sécurité requis pour exploiter et entretenir ce patrimoine.
Or les coûts de renouvellement des usines, réservoirs, réseaux et branchements, progressent régulièrement. Le patrimoine du SEDIF est constitué de 3 usines de traitements principales, 65 stations de pompage et réservoirs ainsi que de près de 8 500 km de réseau, pour une valeur à neuf estimée à plus de 8 milliards d'euros.
Le SEDIF par exemple, pour la seule année 2013, consacrera 95 M? à des dépenses d'équipements.
Anticiper les prévisions de développement de la population et des activités, en conciliant la préservation de la sécurité et la maîtrise des coûts du service sont les enjeux actuels de l'eau.
Disposant d'usines de production de grande capacité reliées entre elles pour se secourir en cas de besoin et d'un réseau de plus de 8 000 kilomètres, le SEDIF est un bon exemple d'une intercommunalité efficace au service de plus de 4 millions de Franciliens. Sécurisant également, par ses réseaux interconnectés, l'approvisionnement de plusieurs services voisins, il est aussi à même de contribuer à la sécurité de l'eau potable bien au-delà de son territoire.
Le Syndicat contribue d'ailleurs aux réflexions engagées avec le Préfet de Région depuis plusieurs mois pour étudier les scénarios de gestion de l'eau à grande échelle. Ces réflexions pourraient se concrétiser dans un premier temps par des projets simples, tels que la mutualisation des outils de connaissance et de surveillance de la ressource, puis se prolonger par la mise en place d'une gestion informatisée des réseaux, des modèles hydrauliques, de la gestion concertée des intercommunications et des exercices de crise.