Le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement s’est notamment basé sur les inondations survenues dans l’Aude en 2018 et dans le Var en 2010 pour mettre au point une nouvelle manière d’évaluer les dégâts causés par les inondations sur les routes.
Pour les besoins d’une étude réalisée à la demande de la Direction Générale de la Prévention des Risques (DGPR), le groupe de travail « Analyse Multicritères Inondations » du Cerema, qui a déjà mis au point la méthodologie nationale d’évaluation socio-économique des projets de prévention des inondations, a été chargé d’approfondir ses travaux en la matière, en élaborant une nouvelle méthode d’évaluation des conséquences des inondations sur le réseau routier.
Pour modéliser ces dommages le plus fidèlement possible, le groupe de travail a exploité des données de sinistres brutes enregistrées ces dernières années, afin de constituer une typologie de dommages en fonction de la partie de l’infrastructure impactée (chaussée, talus, accotement) et de l'intensité des dégâts subis (dépôts de boue, dégradation, destruction).
« Nous avons pu estimer des montants de dommages linéaires (montant des travaux de remise en état / longueur du tronçon endommagé) moyens et médians globaux et pour chaque type de désordre. Les traitements réalisés montrent que 20 % des surfaces de routes situées en zone inondée sont effectivement endommagées pour des vitesses faibles à modérées (< 1 m/s) et 30 % pour des vitesses fortes (≥ 1 m/s) », expliquent notamment les auteurs de ces travaux, pilotés pas le Commissariat Général au Développement Durable (CGDD).
Selon le Cerema, les coûts moyens de dommages (arrondis), tous types de dégâts et toutes vitesses confondues, estimés à partir des tronçons endommagés situés en zone inondée s’élèvent à :
- 12€/m² pour la classe de hauteur d’eau 0-0,5 m
- 15€/m² pour la classe de hauteur d’eau 0,5-1 m
- 41€/m² pour la classe de hauteur d’eau supérieure à 1 m
Les auteurs de l'étude précisent toutefois que la méthode doit encore être soumise à des tests sur des sites expérimentaux dans le cadre du GT AMC avant que son utilisation ne soit éventuellement recommandée dans la méthodologie nationale.