Face aux défis posés par les conséquences du changement climatique mondial, qu’il s’agisse de sécurité alimentaire et nutritionnelle, transition des agricultures, préservation des ressources naturelles, restauration de la biodiversité, anticipation et gestion des risques…il reviendra donc à Inrae, l’institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, de mieux appréhender ces défis et de construire une recherche d’excellence au service de la production de connaissances, de l’enseignement, de l’innovation, en appui aux politiques publiques.
La fusion engagée en février 2018
entre l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et l’Institut
national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et
l’agriculture (Irstea) se présente a priori sous les meilleurs auspices. Par sa
taille et l’étendue de ses domaines de recherche, Inrae devient, depuis le 1er
janvier 2020, le premier organisme de recherche spécialisé au monde en
agriculture, alimentation et environnement. « A un moment où il est plus que
jamais indispensable d’accélérer les transitions pour transformer durablement
l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, Inrae s’engage à construire
de nouvelles solutions par la recherche, l’innovation et l’appui aux politiques
publiques, au plus près des attentes de la société et avec elle.», explique
Philippe Mauguin, président directeur général d’Inrae. En France, Inrae devient
le premier acteur de la recherche sur l’eau, et reprendra, entre autres, les
travaux d’Irstea sur la réutilisation des eaux usées pour l’irrigation des
cultures, qui nécessite des technologies déjà éprouvées dans des pays
méditerranéens, aux États-Unis et en Australie, a précisé Thierry Caquet,
directeur scientifique environnement d’Inrae.
Des chiffres éloquents. De
fait, fort d’une communauté de 12 000 personnes et doté de plus d’un milliard
d’euros, le nouvel EPST – Etablissement Public à Caractère Scientifique et
Technologique - est composé d’un peu plus de 200 unités de recherche et une
quarantaine d’unités expérimentales au sein de 14 départements scientifiques et
implantées dans 18 centres de recherche sur toute la France.
Patrick Flammarion, ancien directeur
général délégué à la Recherche et à l’Innovation d’Irstea, dont les
responsabilités couvraient les trois départements scientifiques eaux,
écotechnologies, territoires, devient le chef de file de la valorisation des résultats
de recherche par le transfert de technologie, et l’appui aux politiques
publiques. Reconnu pour son expérience multiculturelle permettant de faciliter
la rencontre entre les attentes sociétales, les capacités scientifiques et les
enjeux politiques d’aujourd’hui, il est nommé directeur général délégué à
l’expertise et à l’appui aux politiques publiques. « J’aurai pour
missions d’entendre et reformuler les questions posées par la société sur le
long terme et de les transmettre aux scientifiques, et d’autre part de proposer
des outils techniques et méthodologiques aux porteurs de politiques publiques
au niveau territorial, national et international ». Présent au sein de
33 sites universitaires en France, les actions de recherche partenariale du
nouvel institut l’amènent à collaborer avec plus de 450 partenaires socio-économiques,
autour de 5 instituts Carnot. Pas moins de 137 start-ups ont été créées dans
l’environnement Inrae depuis 1999, près de 650 projets de recherche sont menés
par des chercheurs de premier plan dans 300 universités, et centres de
recherche dans 36 pays du monde.
Pascale Meeschaert