Plus que jamais le rôle des agences de l’eau est nécessaire pour relancer le secteur de l’eau estiment d’une seule voix les présidents de la Fédération Nationale des Travaux Publics, des Canalisateurs et de l’Union des Industries de l’Eau. Deux champs d’action sont à mettre en œuvre selon eux : le recours à l’emprunt pour renouveler les infrastructures, la suppression du plafond mordant.
« A l’heure de l’adaptation au changement climatique et de ses multiples défis, et plus encore dans la situation sanitaire que nous traversons avec ses impacts lourds de conséquences sur l’économie du secteur de l’eau, unissons nos forces pour faire des agences de l’eau le fer de la relance du secteur », affirment Bruno Cavagné, président de la Fédération Nationale des Travaux Publics Alain Grizaud, président des Canalisateurs Jean-Luc Ventura, président de l’Union des Industries de l’Eau.
Les investissements des collectivités en jeu
Les agences de l’eau se voient actuellement privées de plus de 2 milliards d’euros de ressources financières avec l’instauration du « plafond mordant » et des multiples ponctions sur leur budget. Or, elles jouent un rôle moteur dans l’investissement des collectivités afin de leur permettre d’entretenir , de renouveler leurs infrastructures et sont un maillon essentiel pour la filière de l’eau et la commande publique.
L’effet de levier des aides des agences de l’eau est majeur pour soutenir la commande publique dans les territoires. 1 million d’euros d’aide des agences de l’eau donnerait lieu à plus de 3 millions d’investissement.
Au déficit d’investissement dans les infrastructures de l’eau, évalué au moment des Assises de l’Eau à 2 milliards d’euros par an, s’ajoutent les surcoûts liés à la crise du Covid-19 (hygiénisation des boues, pertes de productivité des chantiers, …). Avec des missions toujours plus larges mais une assiette de recettes qui repose uniquement sur la facture d’eau, il faut impérativement augmenter les ressources des Agences de l’eau, afin de maintenir les objectifs fixés par les Assises de l’Eau et répondre à la crise, analysent les présidents. « A la veille de l’été et des prochains épisodes de sécheresse et canicule, les collectivités perdront beaucoup de leur capacité financière du fait de la crise . Dans ces conditions les Agences de l’eau doivent impérativement jouer leur rôle de soutien pour garder les objectifs environnementaux face au changement climatique qui reste, plus que jamais, d’actualité. »
Ils proposent d’autoriser les agences de l’eau à avoir recours à l’emprunt à hauteur de 5 milliards d’euros afin de co-financer la mise à niveau des infrastructures dans la lutte contre le changement climatique. Et de supprimer le plafond mordant pour soutenir les investissements nécessaires à la transition écologique.