Le Think Tank France Biométhane et SIA Partners viennent d’actualiser le 2ème Observatoire dédié au biométhane qui permet de suivre le marché et ses perspectives en France et en Europe. Construit autour d’analyses comparées des données de 9 pays européens, il confirme que le secteur enregistre une forte croissance.
En 2016, la filière comptait un peu plus de 480
unités de production de biométhane sur les neufs pays concernés par l’étude. La
progression a été particulièrement forte sur l’année 2015 qui a vu le nombre d’unités
de biométhane augmenter de 20%, alors que le nombre de sites de production de biogaz
était en augmentation de 1,3%. Cette croissance du biométhane se poursuit en
2016 avec une hausse d’environ 13%.
Une augmentation sensible des capacités moyennes de
traitement du biogaz est également observée sur l’ensemble des pays étudiés.
Les unités de production installées en 2015-2016 ont en moyenne des capacités
de 15% plus élevées que celles qui leurs sont antérieures.
En termes d’intrants, les cultures énergétiques
restent le substrat le plus utilisé en nombre d’unités comme en volume de
biogaz traité. Mais la co-digestion se développe rapidement et pourrait devenir
majoritaire tant elle permet de mutualiser différents flux d’entrants et
d’accroitre les capacités. Les unités de
stockage (ISDND) et de traitement des eaux (STEP) restent peu utilisées, mais
représentent un axe de développement important.
Les procédés d’épuration du biogaz évoluent
également. Six technologies permettent aujourd’hui de traiter et d’épurer le
biogaz en biométhane. Initialement dominantes, les technologies PSA (Pressure
Swing Adsorption) et lavage à l’eau laissent progressivement la place aux
procédés d’absorption chimique et plus particulièrement aux technologies
membranaires qui enregistrent de très faibles pertes de méthane au cours de
l’épuration du biogaz. En 2015, 43 unités sur 67 installées ont opté pour les
technologies membranaires qui pourraient rapidement dépasser le lavage à l’eau
utilisé historiquement pour traiter le biogaz.
En France, la filière biométhane enregistre une
forte hausse du nombre d’unités mais manque de capacités pour rejoindre les
leaders européens, comme le Danemark qui possède en moyenne les unités les plus
volumineuses d’Europe, ou l’Allemagne qui domine le marché européen avec plus
de 200 unités, représentant ainsi plus de 50% de la capacité de production des
9 pays.
« Le
mouvement vers le biométhane est une tendance européenne, estime Cédric de
Saint Jouan, Président du Think Tank France Biométhane. Avec un objectif ambitieux de 10% de la consommation française de gaz à
l'horizon 2030, la France ouvre une nouvelle phase de la transition énergétique
en faisant entrer le renouvelable dans le gaz. Cinq ans après le lancement de
la filière avec la sortie des tarifs d'obligation d'achat en novembre 2011, un
premier bilan s’impose : les 36 unités d'injection gaz en service aujourd’hui
sont capable de produire annuellement 0,5 térawattheures (TWh). À titre de
comparaison, l'Angleterre qui, comme la France, a instauré un tarif
d'obligation d'achat du biométhane en 2011 compte aujourd'hui 81 unités qui
produisent 3,6 TWh par an ».