La nouvelle Stratégie internationale de la France pour l’eau et l’assainissement dresse le bilan de la première stratégie et fixe les orientations de l’aide publique au développement française en la matière pour 2020-2030. Ce document d’orientation politique, présenté le 24 février dernier, réaffirme l’importance d’une approche intersectorielle et d’une gestion intégrée des ressources en eau.
Reconnaissant l’eau et l’assainissement comme un
secteur prioritaire de l’aide publique au développement (APD), la France s’était
dotée en 2005 d’une première stratégie qui a notamment permis de structurer
l’aide au développement et les interventions de la France à l’international
dans le domaine de l’eau.
Mais la nécessité de s’ancrer plus fortement dans
la logique de développement durable et de s’inscrire pleinement dans la
réalisation des 17 objectifs de développement durable (ODD), que s’est fixée la
communauté internationale en 2015, imposait à la France de repenser sa
politique de coopération dans le secteur de l’eau et l’assainissement, en élargissant
son champ d’intervention et en prenant en compte les effets du changement climatique.
Car si l’expression « eau et assainissement »
désigne les services d’eau potable et d’assainissement, elle englobe aussi l’hygiène
et la gestion intégrée et durable des ressources en eau à l’échelle mondiale.
En effet, par sa transversalité, la concrétisation de l’ODD 6, qui vise à «
garantir à tous l’accès à l’eau et l’assainissement et assurer une gestion
durable des ressources en eau », conditionne l’atteinte de l’ensemble des ODD.
Articulés autour de trois axes prioritaires, les
objectifs de cette nouvelle stratégie permettent d’intervenir sur l’ensemble
des grandes problématiques actuelles, notamment la mise en œuvre effective du
droit humain à l’eau, l’assainissement et l’hygiène (EAH), ainsi que la
protection et la préservation des écosystèmes aquatiques.
Le premier axe de cette nouvelle stratégie repose
sur le renforcement de la gouvernance du secteur de l’eau et de
l’assainissement. La France soutient le renforcement du rôle d’ONU-Eau et
promeut les conventions d’Helsinki (1992) sur la protection et
l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux et
de New York (1997) sur l’utilisation des cours d’eau internationaux
à des fins autres que la navigation. Deux instruments qui ont pour vocation
de renforcer la gestion durable et concertée des cours d’eau. La France
plaide pour leur ratification à l’international pour assurer la paix, la
sécurité et la pérennité des usages de l’eau.
Ceci pour créer des conditions propices aux deux
autres axes stratégiques dont le premier vise au renforcement de la
sécurité d’approvisionnement en eau, et le second à augmenter les moyens et les
outils de financement en privilégiant le développement de solutions innovantes
et de mécanismes solidaires. En matière d’APD, la stratégie
reconnait notamment la prépondérance de l’instrument « prêts » et
acte de la nécessité d’augmenter les dons notamment vers les Pays les Moins
Avancés, bien qu’aucun objectif chiffré ne soit précisé.
Plus largement, la nouvelle stratégie de la France
vise à assurer la cohésion du secteur de l’eau et de l’assainissement avec
d’autres ODD et à répondre aux autres grands enjeux actuels que sont la
sécurité alimentaire, la santé, la réduction des inégalités, l’éducation,
ou encore le développement économique.