La présence dans l'environnement d'une grande variété de molécules pharmaceutiques n?est pas nouvelle. Elles ont été identifiées il y a plusieurs années déjà par la communauté scientifique à partir de l'examen de données (éco)toxicologiques et d'occurrence dans l'environnement. Ont été ainsi détectées des hormones, des perturbateurs endocriniens, des nouveaux pesticides, des composés pharmaceutiques, des produits de beauté et de nombreux autres composés pour lesquels les connaissances actuelles sont insuffisantes pour évaluer le risque de sa présence dans l'environnement.
Cette fois-ci, ce sont les résidus de médicaments anticancéreux dans les rejets aqueux qui sont l'objet de toutes les attentions. L?Afsset annonce ainsi la parution à la fin de l'année d'un rapport de synthèse sur l'exposition des populations aux résidus de médicaments anticancéreux et aux éventuels risques qu'ils représentent pour la santé.
Dans le cadre de la convention 2004-2007 qui les lient, l'Institut national du cancer avait déjà chargé l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement de réaliser une étude sur la contamination des milieux par des molécules anticancéreuses provenant des rejets hospitaliers et des traitements ambulatoires. Objectif : estimer le risque pour la santé de la population générale, lié éventuellement à la diffusion de molécules anticancéreuses vers l'environnement, en particulier aquatique.
Les deux premiers objectifs de l'étude, confiés à des partenaires universitaires, portaient sur la réalisation d'une synthèse sur l'état des connaissances des molécules anticancéreuses (quantités consommées et émises dans les selles et urines, propriétés chimiques et toxicologiques, méthodes analytiques disponibles') et sur l'élaboration d'une grille de critères permettant de choisir quatre molécules à rechercher dans les eaux usées. Ces objectifs ont été atteints et les résultats rendus sous forme d'un document d'étape remis à l'Agence en juin 2006.
Le développement de méthodes analytiques pour le dosage en routine de molécules sélectionnées, troisième objectif de l'étude, a fait l'objet de deux autres documents d'étape remis à l'Agence en janvier 2007.
Il reste à achever la collecte des données sur les effluents de deux sites hospitaliers de l'agglomération du Grand Toulouse et de la station d'épuration des eaux correspondant à ces sites. Ce sont ces données ainsi que l'avis de l'Agence, notamment sur les risques liés aux très faibles doses et prenant en compte les études déjà menées sur la faune, qui donneront lieu à un rapport de synthèse qui devrait être rendu public à la fin de l'année 2007.