La méthanisation se caractérise par une grande disparité des coûts d'investissement et des coûts de fonctionnement d'un projet à l'autre. Ceux-ci sont en effet extrêmement variables selon la taille de l'installation, des déchets utilisés pour la production du biogaz et des contraintes territoriales du lieu de production. Les textes réglementaires finalisant le dispositif de soutien, publiés au Journal officiel des 22 et 23 novembre 2011 doivent permettre de favoriser le développement de la filière.
Encore peu développée en France, la méthanisation dispose d'un potentiel environnemental, économique, industriel et territorial important. Elle permet de valoriser les déchets urbains, industriels et agricoles et les boues d'épuration en une énergie renouvelable, sous forme de biogaz. Celui-ci est alors, jusqu'à aujourd'hui, soit brûlé pour produire de l'électricité et/ou de la chaleur, soit utilisé directement comme carburant.
Les textes publiés les 22 et 23 novembre dernier devraient permettre de lever un frein majeur au développement de la méthanisation en lui offrant de nouveaux débouchés : il autorise désormais les producteurs de biogaz à injecter leur gaz issu de déchets dans les réseaux de gaz naturel. Il leur sera racheté entre 45 et 125 ? par mégawattheure (MWh), en fonction de la taille de l'installation, du type d'unité de production et de la nature des déchets valorisés.
« La méthanisation est une opportunité pour atteindre notre objectif de 23 % d'énergies renouvelables en 2020 mais c'est également une solution pour résoudre le problème de traitement des déchets. Alors que la France ne dispose que deux cent installations de méthanisation, contre plus de 3 000 en Allemagne, cette mesure va accélérer le développement de la filière et la création d'emplois dans ce secteur », a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet.
En 2020, la production de biogaz injecté dans les réseaux de gaz naturel devrait représenter un tiers de la production annuelle actuelle de gaz naturel en France, soit l'équivalent de la consommation de près de 200 000 foyers.
Cette nouvelle disposition complète les actions de soutien mises en place dans le cadre du Grenelle de l'environnement. En mai dernier, le gouvernement avait revalorisé le tarif d'achat de l'électricité de 15 à 25 % pour les petites et moyennes installations agricoles dans le but de multiplier par quatre la production d'électricité à partir de déchets en 2020 et doté de 1,2 milliards d'? un Fonds Chaleur Renouvelable pour la période 2009-2013 pour multiplier par sept la production de chaleur à partir des déchets.
Au total, à l'horizon 2020, le soutien apporté par l'Etat à la filière devrait avoisiner les 500 millions d'euros par an.