La Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU), associée à Lyonnaise des Eaux viennent d'implanter sur un groupe scolaire parisien le procédé Degrés Bleus®, un système qui récupère la chaleur des eaux usées, la concentre via une pompe à chaleur, puis transmet les calories ainsi récupérées au réseau habituel de chauffage du bâtiment.
Cette installation, une première à Paris, est le fruit d'une coopération étroite entre la direction de la propreté et de l'eau (DPE) de la Ville de Paris et deux entreprises : la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU) et Lyonnaise des Eaux.
Elle permet de faire profiter le groupe scolaire Wattignies, bénéficiaire de cette opération, d'une source d'énergie nouvelle constituée par la récupération des calories contenues dans les eaux usées. Cet apport permettra de couvrir plus de 70% des besoins annuels de chauffage de l'école et d'éviter ainsi l'émission de 76,3 tonnes de CO2 chaque année.
Le fonctionnement du dispositif mis en place s'appuie sur la technologie Degrés Bleus®, brevetée par Lyonnaise des Eaux, un système qui peut être installé dans les réseaux d'eaux usées dont le débit est suffisant pour permettre la récupération thermique. Car l'efficacité du dispositif dépend en grande partie de ce débit qui doit être suffisamment important pour assurer une température constante. On estime que les eaux usées produites par 100 habitants permettent de chauffer 10 habitants. Autre contrainte, le bâtiment à chauffer doit être proche du réseau (500 mètres maximum) pour éviter les déperditions d'énergie.
La récupération des calories s'effectue par le passage des eaux sur la surface d'une plaque métallique posée dans la partie en contact avec l'eau. Cette plaque d'inox intègre des tuyaux parcourus par un fluide caloporteur (eau glycolée). Le fluide circule en boucle fermée à l'intérieur des échangeurs. Réchauffé au contact du métal, ce fluide alimente ensuite une pompe à chaleur qui va concentrer les calories, jusqu'à une température de 60°C. Cette chaleur est alors transmise au réseau habituel de chauffage de l'école.
Le groupe scolaire Wattignies a été équipé d'une pompe à chaleur et 60 mètres d'échangeurs ont été installés dans le collecteur des Coteaux. Le montant de l'investissement s'est élevé à 400.000 ?.
Cette solution qui permet de produire de la chaleur sans combustible fossile s'inscrit dans le cadre des objectifs fixés par le Plan Climat de Paris qui vise à atteindre 30% d'énergies renouvelables dans la consommation énergétique de la Ville d'ici 2020.
En France, elle a déjà été implantée sur plusieurs types de bâtiments : une piscine à Levallois (92), un éco-quartier à Nanterre (92), l'hôtel de ville de Valenciennes et l'hôtel de la communauté urbaine de Bordeaux.
La Présidence de la République devrait également bénéficier de ce procédé, selon un communiqué diffusé par l'Elysée. « Le Palais et ses annexes rue de l'Elysée, pourront dès l'été 2011, réduire leur consommation d'énergie fossile de 63%, évitant ainsi l'émission de 206 tonnes de CO2 par an » indique le communiqué. Trois autres projets sont à l'étude à Paris sur la mairie du 3ème, la piscine de l'Aspirant Dunand (14ème) et le groupe scolaire Lacordaire (15ème).