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Le quatrième colloque sur l'assainissement se tiendra le 21 avril prochain à Périgueux

31 mars 2011 Paru dans le N°340 ( mots)

En région aride, la réutilisation des eaux usées épurées (Reuse) est indispensable. En France, la proportion d'eaux usées épurées dans les prélèvements d'eau de surface en vue de potabilisation est loin d'être négligeable et commence à occasionner des difficultés en termes de traitement. Les effets des éléments traces d'origine médicamenteuse présents dans les eaux usées menacent insidieusement la biodiversité aquatique. Une valorisation des eaux épurées, agricoles ou autre, apparaît non seulement comme un moyen de ménager la ressource mais aussi comme une étape indispensable d'amélioration de la qualité, anticipant le relèvement général des normes de rejet. La problématique de la valorisation des eaux épurées en assainissement collectif mais aussi non collectif sera donc au centre de ce colloque qui fera le point sur les conséquences du passage de l'eau épurée à celui de gisement de ressource en eau réutilisable. Rencontre avec le Député Pascal Deguilhem, Président du 4ème colloque sur l'assainissement de Périgueux.

Revue L?Eau, L?Industrie, Les Nuisances : Comment se présente ce 4ème Colloque de Périgueux sur l'Assainissement ? Pascal Deguilhem : Très bien ! Quatre ans d'âge, cela commence à compter ! Nous avons réussi, je crois, à créer une manifestation utile dans notre région et désormais pérenne. Faire venir à Périgueux une vingtaine d'experts nationaux sur l'assainissement, échanger avec eux, recueillir leurs réflexions pour voir plus loin et plus clairement, je crois que le résultat est satisfaisant. Revue L?Eau, L?Industrie, Les Nuisances : Quels seront les thèmes abordés cette année ? Pascal Deguilhem : Le thème principal sera centré sur la valorisation des eaux épurées. Nous évoquerons notamment les problèmes liés au contenu des eaux épurées des stations d'épuration en éléments non bio-dégradables, mais actifs biologiquement. Nous aborderons également les techniques mises en ?uvre pour améliorer la qualité des eaux épurées. Enfin, des cas concrets et actuels de valorisation seront présentés. Revue L?Eau, L?Industrie, Les Nuisances : Est-ce un thème uniquement technique ? Pascal Deguilhem : Certainement technique, mais probablement plus encore politique puisqu'il oblige à une réflexion sur l'avenir et aux moyens nécessaires pour remédier aux défauts actuels identifiés. Il concerne de plus chaque citoyen et sollicite le concours multidisciplinaire de l'innovation technique de sociologues, universitaires, industriels, ?. La réglementation à ce sujet semble bien à la traîne. Revue L?Eau, L?Industrie, Les Nuisances : La valorisation des eaux épurées de stations d'épuration, vous-semble-t-elle inéluctable ? Pascal Deguilhem : Valoriser les eaux épurées, c'est une démarche bien dans l'esprit du développement durable : ne pas gâcher une ressource. Cependant, vous devez savoir que les eaux épurées contiennent des composés non biodégradés, donc sans DBO5, qui ont pourtant des potentialités tératogènes, cancérigènes, allergènes' aux effets biologiques insoupçonnés qui font de l'eau épurée une marmite d'Astérix, sinon un bouillon de sorcière. Il est donc inéluctable qu'une fois alertée, la société se penche sur cette problématique. D?autre part, il y a des pays où l'eau épurée de stations d'épuration est la seule ressource pérenne d'eau en saison sèche ou même toute l'année et où donc sa revalorisation est impérative et d'ailleurs déjà réalisée. Revue L?Eau, L?Industrie, Les Nuisances : Revaloriser les eaux épurées réponds donc aussi à un enjeu économique ? Pascal Deguilhem : Oui, bien entendu. Il est hautement souhaitable que nos industriels, nos universitaires, nos jeunes des IUT travaillent dans ce domaine, ne laissant pas l'initiative de la réflexion de la recherche et de l'action à d'autres. Revue L?Eau, L?Industrie, Les Nuisances : Le traitement des eaux usées brutes ne donne pas pleinement satisfaction. Faut-il alors viser la perfection quand déjà on ne maîtrise pas le niveau standard des eaux épurées ? N?est-ce pas mettre la charrue avant les b?ufs ? Pascal Deguilhem : J?apprécie votre image agricole de la charrue traînant les b?ufs qui donne à votre question une assise de bon sens paysan, mais voyez-vous, réviser un système, réajuster ses objectifs, ses performances, c'est une démarche saine, mieux, inévitable. Voyez le passage du télex au fax puis à l'internet, de l'hélice au réacteur ! C?est vrai aussi en environnement. Se satisfaire de l'état actuel réglementaire et technologique serait narcissique et générateur de retards. Une démarche ambitieuse demande une révision globale de la situation. Si nous parvenons à nous positionner en tant que concepteurs et fabricants, le bénéfice profitera à la société civile ce qui n?est pas si mal. Revue L?Eau, L?Industrie, Les Nuisances : Qu'attendez-vous de ce 4ème colloque ? Pascal Deguilhem : Trois choses : faire mieux connaître la problématique de la valorisation des eaux épurées, favoriser les échanges entre les experts que sont les intervenants et l'assistance composée d'élus, de techniciens, d'industriels notamment de l'agroalimentaire et continuer à alimenter la réflexion environnementale en Périgord et Aquitaine. Propos recueillis par Vincent Johanet