Veolia Eau vient de faire l'acquisition de Michel Ruas SA, le cinquième distributeur d'eau français. La société Ruas basée à Anduze, dans le Gard, gère depuis 25 ans des contrats d'affermage et d'entretien de réseaux d'eaux, d'assainissement et de stations de pompage et de traitement d'eau potable (distribution d'eau potable auprès de 150 000 abonnés) et d'eaux usées (traitement des eaux usées de 120.000 abonnés), sur un total de plus de 100 communes. Elle emploie 250 personnes et réalise un chiffre d'affaires voisin de 20 M?.
Cette acquisition créé des remous au sein de la Fédération des Distributeurs d'Eau Indépendants (FDEI) : «Le rachat de Ruas, PME performante et reconnue, membre fondateur de notre fédération, met en lumière le déséquilibre du marché de la distribution d'eau en France, explique la FDEI dans un communiqué. Il renforce la situation de quasi monopole de trois grands acteurs qui détiennent à eux seuls plus de 95% du marché de la délégation des services de l'eau. Dans ce contexte particulier, il eut été souhaitable que les pouvoirs publics exercent un véritable contrôle d'une situation de concentration économique en soumettant par exemple ce rachat à l'avis du Conseil de la concurrence, comme le prévoit l'article n°38 de l'ordonnance du 1er décembre 1986 dans d'autres circonstances. En question, non pas le poids financier de ce rachat, mais son impact sur le marché de l'eau et la raréfaction des acteurs du jeu de la concurrence.»
Les PME réunies au sein de la FDEI estiment en effet que la profession toute entière, les pouvoirs publics et les usagers ont un intérêt à ce que la part de marché des PME sur ce secteur soit beaucoup plus grande. « Le déséquilibre PME (5%) - grands groupes (95%) n?est pas sain en terme d'image vis-à-vis des usagers et pourrait encourager des retours en régie alors que les entreprises de l'eau peuvent garantir un excellent niveau de performance » estime la FDEI. « Dans la perspective des futures échéances électorales, les PME de l'eau souhaitent que les consommateurs, les élus et les pouvoirs publics en général fassent en sorte que non seulement les PME continuent à exister sur ce secteur mais se développent, dans un esprit d'intérêt général, de diversité, et de performance, avec des structures à taille humaine et pérennes. La FDEI proposera en janvier prochain des propositions allant dans ce sens ».