Afin d’améliorer de la qualité de l’eau du robinet et répondre à la détection croissante de micropolluants (dont les PFAS - polluants éternels, TFA…) dans les ressources en eau, le Syndicat des Eaux d’Île-de-France (SEDIF) prépare la mise en œuvre d’une étape de filtration complémentaire sur ses usines de production : la filière membranaire haute performance. Préalablement à son déploiement à échelle industrielle, le SEDIF lance une phase « pilote » à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) et à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis).
Cette nouvelle étape de traitement, qui complétera la filtration sur charbon actif en grain déjà existante sur chacune des usines principales, retiendra la plus vaste gamme possible de micropolluants. Le dispositif combine des membranes de nanofiltration et d’osmose inverse basse pression (pores de 10 000 à 1 million de fois plus petits qu’un cheveu) afin d’optimiser la rétention des micropolluants, tout en gardant une minéralité suffisante (~10 °f) pour être directement distribuée aux 4 millions d’usagers concernés.
Avec cette combinaison, l’intégralité de l’eau pourra être traitée sans avoir recours à un procédé de reminéralisation. Les trois usines principales du SEDIF (Choisy-le-Roi, Neuilly-sur-Marne et Méry-sur-Oise) seront équipées à terme de cette technologie.
Les pilotes sont des installations qui visent à reproduire, à échelle réduite (environ 65 m3/h) l’unité de filtration membranaire haute performance qui sera mise en œuvre. L’objectif de cette phase est de pouvoir suivre, sur une durée d’environ 1 an, le comportement et le vieillissement des membranes, la composition des rejets, la qualité de l’eau produite et les consommations énergétiques et de réactifs.
Cette phase permettra également à Franciliane, délégataire du SEDIF, d’effectuer les ajustements opérationnels nécessaires à l’atteinte des performances exigées par le Service public de l’eau.
La construction de ces pilotes a eu lieu de septembre 2024 à février 2025 pour une mise en route prévue début mars 2025, suite à la réception des arrêtés préfectoraux d’exploitation fin janvier pour l’usine de Neuilly-sur-Marne et début février pour l’usine de Choisy-le-Roi.
Le montant des études, travaux et exploitation de ces unités pilotes s’élève à 5,50 M€ HT par site. Pendant cette phase préalable, l’eau produite ne sera pas distribuée aux usagers mais servira à l’analyse de nombreux paramètres qui seront communiqués notamment aux services de l’État.
En parallèle, durant le fonctionnement des pilotes, les études de conception des unités industrielles se poursuivent et le dépôt des demandes d’autorisations administratives sera fait au cours du premier semestre 2025. Par la suite, les travaux de construction des nouvelles unités seront engagés pour une durée d’environ 4 ans et demi.
La mise en service des installations industrielles membranaires haute performance interviendra fin 2027 sur l’usine de Méry-sur-Oise (usine déjà dotée d’une étape de nanofiltration depuis 1999 qui sera réhabilitée) et en 2032 sur les usines de Choisy-le-Roi et Neuilly-sur-Marne (usines pour lesquelles l’étape de filtration membranaire sera créée).