Economies d'énergie, recours aux énergies renouvelables et reforestation sont les trois piliers sur lesquels repose la démarche engagée par le Syndicat des Eaux d'Ile?de?France avec son délégataire Veolia Eau pour arriver à un bilan neutre en carbone à l'horizon 2022. Explications.
A l'occasion de la négociation sur le nouveau contrat de délégation de service public entré en vigueur le 1er janvier 2011, le Syndicat des Eaux d'Ile de France, qui produit et distribue de l'eau potable pour 142 communes, avait expressément souhaité que des propositions concrètes lui soient faites par les candidats en matière de développement durable, notamment sur les enjeux liés à l'énergie et au climat.
C?est dans ce cadre que Veolia Eau a proposé l'engagement d'évoluer vers un service de l'eau neutre en carbone à l'horizon 2022. « L?idée consiste à s'engager à réduire autant que possible les émissions carbone liées aux activités de traitement et de distribution de l'eau tout en compensant par d'autres actions les émissions qui ne peuvent l'être, pour arriver à un service public de l'eau neutre en carbone », explique Véronique Heim, directeur des études, de la prospective et des systèmes d'information au Sedif.
L?engagement, signé par les deux partenaires dans le cadre du contrat de délégation, repose sur trois volets.
Le premier consiste à s'engager dans une démarche permettant de réaliser des économies d'énergie : « l'objectif fixé prévoit de réduire de 6% la consommation électrique d'ici 2020 » précise Véronique Heim. L?effort portera principalement sur l'optimisation des procédés, notamment des pompages qui représentent environ 95% de la consommation du service de l'eau en énergie. Un premier palier a été fixé à 1% d'économies à l'horizon 2015 suivi d'un second fixé à 3% en 2018. En complément de ces actions, une partie du parc des véhicules sera progressivement remplacé par des véhicules électriques.
Le second volet concerne le recours aux énergies renouvelables. Les contrats souscrits auprès d'EDF devront permettre d'assurer un approvisionnement en électricité issu à 100 % des énergies renouvelables dès 2013. Le délégataire s'est par ailleurs contractuellement engagé à poser 10.000 m² de panneaux photovoltaïques : 5.000 m² en 2012 et 5.000 m² supplémentaire à l'horizon 2015. Il est également prévu de recourir progressivement au diester pour une partie des véhicules de la flotte pour favoriser les énergies renouvelables.
Enfin, et pour compenser les émissions de gaz à effet de serre qui ne peuvent être réduites à zéro, un important programme de re-forestation communautaire sera déployé : après avoir soutenu la plantation de 142 000 arbres en 2011, le Sedif prévoit d'en planter 500.000 en 2012. Ce programme sera suivi et évalué sur le terrain par l'organisme Ecocert Environnement, un spécialiste de la certification environnementale, qui sera chargé de vérifier sa pertinence. « Le chiffre de 500.000 arbres sera affiné au vu des résultats du bilan carbone sur lequel nous travaillons actuellement » précise Véronique Heim.
Car pour évaluer les résultats obtenus, le Sedif met la dernière main à un bilan carbone portant sur l'année 2011 qui constituera l'année de référence. « Il tiendra lieu de référentiel et permettra de mesurer les résultats obtenus » souligne Véronique Heim. De son côté, Veolia Eau implantera courant 2012 un outil de suivi des consommations électriques sur l'ensemble des sites du Sedif.
Un bilan sera réalisé chaque année. Si les objectifs intermédiaires fixés dans le contrat ne sont pas atteints, le délégataire s'expose à une diminution de son niveau d'intéressement mais aussi à des pénalités financières : « 5000 euros par tranche de 0,1% manquant » précise Véronique Heim.
L?engagement du Sedif et de son délégataire Veolia Eau s'inscrit dans le cadre des objectifs fixés par le Grenelle de l'Environnement. Mais il traduit également la volonté du Syndicat de s'engager concrètement en faveur du développement durable tout en misant sur l'exemplarité en espérant que ce type de démarche fera école?.