Zéro odeur, zéro bruit, un bilan carbone neutre, la nouvelle vitrine du groupe Suez Environnement en matière de station d'épuration s'appelle Aquaviva, du nom de la future station du bassin cannois dont le contrat de concession a été signé le 20 décembre dernier et qui doit entrer en service en janvier 2012. Le montant de l'investissement s'élève à 77 millions d'euros.
D?une capacité de 300.000 EH, « Aquaviva » doit remplacer à l'horizon 2012 la station actuelle de traitement des eaux usées d'Auribeau sur Siagne, Cannes, Le Cannet qui ne satisfait plus aux normes européennes depuis de nombreuses années.
Conçue et construite par Degrémont et GTM, « Aquaviva » préfigure assez bien ce que sera la station d'épuration de demain : une usine sans nuisance, autosuffisante en énergie, au bilan carbone neutre, dont les performances épuratoires permettent une réutilisation des eaux usées épurées.
Pour arriver à ce résultat, Aquaviva concentre plusieurs technologies récentes qui permettent d'arriver à un bilan carbone neutre en terme de dégagement de gaz à effet de serre, quantifié en tonnes de CO2 (construction + exploitation annuelle), de l'arrivée de l'effluent jusqu'au traitement complet de tous les sous-produits.
La filière de traitement repose ainsi sur l'Ultrafor, un procédé qui combine l'épuration biologique par boues activées à une clarification par membrane d'ultrafiltration. La séparation par membrane permet de travailler à des concentrations de la biomasse épuratrice plus ou moins élevées ce qui offre l'avantage de pouvoir optimiser les transferts d'oxygène au sein de la biologie ou de minimiser l'emprise au sol de la station. Ce traitement permet une dépollution très poussée des eaux usées qui peuvent être réutilisées pour l'arrosage des espaces verts ou le nettoyage des voiries ou rejoindre la mer sans dommage pour la flore et la faune marines.
Le traitement des boues est assuré par une déshydratation en centrifugeuse et par un séchage thermique. Cette solution permet, soit d'utiliser ces boues en valorisation agricole, en substitution d'engrais chimiques, soit d'utiliser le pouvoir calorifique interne (PCI) des granules, par exemple en cimenterie, en substitution à l'emploi de carburants fossiles. Ces deux modes de valorisation contribuent ainsi à éviter les émissions de gaz à effet de serre sur les sites extérieurs à l'ouvrage où les boues seront valorisées.
Tous les ouvrages et équipements susceptibles de générer des odeurs seront confinés et ventilés et les odeurs seront traitées dans trois tours de désodorisation.
L?étude réalisée selon la méthode du Bilan Carbone? de l'Ademe par Burgeap montre que l'exploitation et la construction d'Aquaviva correspondront à une émission de gaz à effet de serre de 263 T eq.C/an ce qui représente une diminution des émissions de 90% par rapport à l'actuelle station? Les 269 T eq.C restantes seront entièrement compensées pour créer une station d'épuration totalement neutre.
Ainsi, la mise en place de 4 000 m² de panneaux photovoltaïques qui feront de la station l'une des principales fermes solaires du département et l'utilisation de pompes à chaleur utilisant les calories des eaux usées pour chauffer les bâtiments permettront de gagner 4 T eq.C/an. La construction d'un sécheur sur site évitera aux camions de parcourir 99.000 km chaque année ce qui représente un gain de 30 T eq.C/an. Les boues séchées seront valorisées en engrais agricole en substitution d'engrais chimiques ce qui représente un gain de 136 T eq .C/an. Enfin, la réutilisation des eaux traitées par « Aquaviva » (5 000 m3 d'eau/jour) pour l'arrosage d'espaces verts permettront de gagner 99 T eq C/an.
Le contrat de concession pour la construction et l'exploitation sur une durée de 20 ans de la nouvelle station d'épuration du bassin cannois « Aquaviva » génèrera un chiffre d'affaires de 220 millions d'euros.