La 18ème édition de Smagua qui se déroulera du 11 au 14 mars 2008, au parc des expositions de Saragosse se présente sous des auspices favorables. Elle devrait enregistrer, comme lors des éditions précédentes une hausse notable des exposants comme des visiteurs. Rencontre avec M. Roque Gistau, Président du Comité d'Organisation du Smagua et Président d'Expoagua Zaragoza 2008.
Revue L?Eau, L?Industrie, Les Nuisances : Quel bilan tirez-vous de la précédente édition de Smagua qui s'est tenue en 2006 ?
Roque Gistau : Les chiffres parlent d'eux-mêmes : avec un total de 1.567 exposants, 66.000 mètres carrés d'exposition et près de 29.000 visiteurs, cette édition s'est soldée par un vrai succès. La forte croissance du secteur de l'eau et de l'environnement y a sans doute largement contribué de même que l'internationalisation croissante de Smagua qui est ainsi devenu une référence européenne. J?en veux pour preuve le nombre d'exposants internationaux qui s'est accru de 30 %, chiffre considérable si l'on veut bien se souvenir qu'au cours des années précédentes, ils représentaient déjà près de la moitié des entreprises participantes. Toutes les enquêtes de notoriété confirment d'ailleurs le statut international du salon.
E.I.N. : Qu'est-ce qui fait, aujourd'hui la spécificité du salon ?
R.G. : Smagua regroupe une offre technologique complète et de haut niveau susceptible de répondre à toutes les attentes des visiteurs. Si nous ajoutons à ceci sa situation géographique privilégiée, l'importance et la qualité des infrastructures en termes de transport et de services dont peuvent bénéficier les exposants comme les visiteurs, nous avons là des atouts considérables qui font de Smagua une vitrine technologique et une plateforme internationale d'échanges et de transmission de tout premier plan.
E.I.N. : Les journées techniques qui se tiennent durant le salon jouissent d'une grande notoriété. Quels seront les thèmes abordés cette année ?
R.G. : De nombreuses thématiques seront abordées cette année mais une large place sera faite à la réutilisation des eaux usées épurées. Il s'agit d'un sujet stratégique susceptible d'apporter une réponse au manque de ressources hydriques pour certains usages dans de nombreuses régions du monde. Pendant ces journées, on traitera le sujet sous tous ses angles c'est-à-dire aussi bien l'aspect technique que juridique en l'illustrant d'expériences pratiques, d'exemples de techniques mises en place et de réutilisation de ces eaux. .
E.I.N. : Comment a évolué ces dernières années en Espagne le cadre institutionnel dans le domaine de l'eau ?
R.G. : La gestion durable de l'eau doit impérativement reposer sur un modèle de croissance visant le respect de cette ressource naturelle. Dans notre pays, la rationalisation des différents usages de l'eau est prioritaire et les efforts les plus importants doivent concerner la modernisation de nos systèmes d'irrigation, l'agriculture étant à l'origine de près de 93% de la consommation d'eau. Un autre des points à améliorer concerne la gestion concertée de la demande basée sur l'économie et la révision des modèles concurrentiels dans la gestion de l'alimentation en eau. Il faut réorganiser la gestion de l'eau en Espagne. Le nombre d'intervenants est trop important, il est nécessaire de simplifier le système et de donner plus de place à l'innovation et à la recherche de solutions pour une vraie gestion intégrale et durable de cette ressource.
E.I.N. : Pensez-vous que votre pays parviendra à respecter les objectifs de la Directive Cadre européenne en matière de bon état écologique des eaux ?
R.G. : Les plans d'assainissement, de distribution et d'épuration de l'eau se multiplient sur tout le territoire espagnol et l'année dernière, le Plan National de Qualité des Eaux 2007-2015 a été lancé. Il prévoit de combler le manque de stations d'épuration de nombreuses communes espagnoles. Les instruments, la technologie et la volonté existent ; s'il est possible de résoudre la question du financement, nous pourrons sans aucun doute respecter nos engagements auprès de l'Europe. Car le Ministère financera seulement 32 % des près de 20 milliards d'euros d'investissements nécessaires que prévoit le Plan. En raison du fort niveau d'endettement des structures publiques locales, c'est probablement le secteur privé qui prendre en charge une partie du financement sous forme de concessions, comme dans le cas des transports ou des usines de dessalement.
E.I.N. ; Vous êtes l'un des principaux responsable de l'Exposition universelle de 2008. Quels liens unissent cette expo et le salon Smagua ?
R.G. : Les deux évènements partagent un thème commun : la gestion de l'eau avec un objectif, commun lui aussi, qui est de rechercher les meilleures technologies disponibles pour parvenir à une meilleure gestion de la ressource et des usages. A partir de là, l'Expo a établi depuis ses débuts, des relations et des synergies avec Smagua, auquel d'ailleurs, elle participera. La diffusion de l'innovation en matière de gestion de l'eau est le fil conducteur des synergies entre les deux événements, même si ceux-ci ne coïncident pas dans le temps. L'Expo 2008 présentera de nombreuses réalisations et expériences menées dans le monde entier dans le domaine de l'eau, tandis que Smagua s'attachera à promouvoir et à mettre en valeur les dernières avancées technologiques présentées par les professionnels dans ce secteur.
E.I.N. : Quels sont vos objectifs concernant l'édition 2008 de Smagua ?
R.G. : Smagua rassemble l'une des offres les plus riches et les plus diversifiées dans le domaine de l'eau, un secteur en plein développement en Espagne compte tenu des immenses besoins. C?est un salon mature, en croissance régulière à chaque édition. Nous sommes donc fondés à tabler sur un nombre d'exposants en croissance de 18 à 20% et un nombre de visiteurs également en forte croissance qui pourrait être supérieur à 30.000.
E.I.N. : Comment voyez-vous l'avenir à plus long terme du salon ?
R.G. : Notre pays est en tête dans de nombreuses technologies liées à la gestion de l'eau, comme les techniques de dessalement par exemple, ou le traitement des eaux. On peut donc légitimement s'attendre à ce que ce secteur poursuive sa croissance à un bon rythme au cours de la prochaine décennie. Le potentiel est considérable et de grandes opportunités d'internationalisation existent pour nos entreprises dans ce secteur.