1 500 à 2 000. C’est le nombre de cas annuels déclarés de légionellose en France sur les trois plans nations santé-environnement (PNSE) qui se sont succédé de 2004 à 2019. Malgré tous les moyens mobilisés, la létalité est toujours de 10% révèle le bilan réalisé par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP).
Les PNSE 1,2 et 3 affichaient le but d’agir sur les dégradations anthropiques de l’environnement ( air, sol, eau) et de représenter des feuilles de route pour l’évolution des politiques de santé-environnement en France adaptables à chaque territoire. En mai 2020, dans le cadre d’une saisine conjointe, le ministère des Solidarités et de la santé et le ministère de la Transition énergétique ont sollicité le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) pour établir une vision globale des premières générations et dégager les enjeux prioritaires dans le domaine de la santé-environnement.
Constat d’échec
En dépit des textes réglementaires, guides techniques, colloques, formations de professionnels, audits techniques, contrôles réglementaires pour lutter contre l’infection pulmonaire due à la bactérie Legionella, les études menées par le HCSP montrent, après une période de croissance exponentielle du nombre de cas de 1996 à 2005 ( liée à l’amélioration du diagnostic de la légionellose), une stabilisation autour de 1 500 à 2 000 depuis 2005 avec un pic en 2018 pouvant être attribué aux conditions météorologiques particulières du mois de juin.
Pour Fabien Squinazi, médecin biologiste, président de la Commission spécialisée Risques liés à l’environnement des trois premières générations de PNSE, le bilan des actions est un échec. « Alors que la 1ère action du PNSE 1 était de réduire de 50% l’incidence de la légionellose, l’absence de diminution significative de cette maladie infectieuse et le taux de mortalité qui est toujours autour de 10% montre la complexité de prévenir la prolifération de la bactérie dans les installations d’eau collectives si des actions spécifiques ne sont pas mise en œuvre comme cela a été réalisé dans les établissements recevant un public sensible ».
Bien que l’arrêté du 1er février 2010 impose des mesures régulières de température et d’analyses de légionelles dans les ERP ayant des points d’usage à risque d’aérosolisation d’eau, des freins subsistent à la remontée d’informations sur les points d’analyse regrette la mission.
Pascale Meeschaert