Les auteurs du programme pilote « eGroundwater » veulent illustrer les bénéfices des systèmes d’information sur les eaux souterraines (SIES) pour l’évaluation et la modélisation des ressources et des bilans hydrologiques.
Qu’il s’agisse de la surexploitation agricole, du tourisme, ou du changement climatique, notamment dans les zones concernées par une forte urbanisation et une croissance démographique importante, les eaux souterraines sont soumises à différentes pressions dans plusieurs pays du sud de l’Europe, de plus en plus touchés par la sécheresse.
Initié par des chercheurs et des spécialistes de l’environnement de l’université de l’Algarve, au Portugal, un programme pilote a été développé avec l’ambition de mieux appréhender cette problématique. Les chercheurs travaillent sur différents sites, dont le système aquifère de Campina de Faro (Portugal). Ces derniers ont ainsi mis au point un outil de traitement de différentes données sur les eaux souterraines dont l’importance est cruciale, car celles-ci fournissent 65 % de l’eau potable et 25 % de l’eau d’irrigation agricole dans les 27 États membres de l’Union européenne.
Le programme Copernicus, via la plateforme pilote « eGroundwater , entend permettre aux agriculteurs et aux utilisateurs des eaux souterraines d’avoir accès à des informations satellitaires sur l’état des réserves d'eau ainsi qu'à différentes spécifications techniques. Pour les assister dans leur travail quotidien, l’application permet également aux utilisateurs de télécharger les informations qui les concernent plus spécifiquement, mais aussi de les partager afin d’alimenter la plateforme et de la rendre la plus efficiente et complète pour tous ses utilisateurs.
Alimentée par de nombreuses données différentes, cette application offre notamment les prévisions météorologiques saisonnières fournies par le Copernicus Climate Change Service (C3S), qui permettent d’anticiper les précipitations cumulées dans les zones agricoles. Cette approche aide les agriculteurs à prévoir leur quota d’eau et à optimiser l'utilisation de l’eau pendant la saison d'irrigation.
En outre, les projections climatiques CMIP6 du C3S sont utilisées pour communiquer les prochains scénarios de recharge des nappes phréatiques et anticiper la façon dont le changement climatique peut avoir un impact sur les niveaux des eaux souterraines. Des données partagées avec les différents acteurs locaux ayant recours aux eaux souterraines, afin de noter leurs observations et de concevoir des stratégies d'adaptation en fonction de la disponibilité future des eaux souterraines.
Ce projet pilote qui a vocation à se multiplier afin e rendre service à un maximum de personnes, qu’il s’agisse d’agriculteurs ou bien d’autres acteurs de la gestion de l’eau. Un travail de maillage satellitaire qui devra être amplifié et encore mieux coordonné pour donner des résultats encore plus efficaces
« Avec les effets du changement climatique, nous ne nous attendons pas à ce que la sécheresse s’atténue. Nous devons travailler collectivement à l'élaboration de nouvelles solutions durables pour contribuer à résoudre le problème de pénurie d'eau dans la région (…) L'un des problèmes les plus critiques en matière de gestion des eaux souterraines est la rareté des données. Le Big Data et les systèmes d'information améliorés (SIA) sont essentiels pour surmonter cet obstacle en fournissant aux utilisateurs et aux responsables des données et des informations à la fois utiles, précises et fiables », explique notamment Vânia Sousa, chercheuse à l'Université de l'Algarve, et en charge de la conduite de ce programme.