Peut-on parler de climat, sans parler d'eau ? Peut-on lutter contre le dérèglement climatique, sans agir sur les quelque 30 000 services publics d'eau et d'assainissement que compte ce pays ? Peut-on améliorer la résilience des territoires face à ces dérèglements, en ignorant les plus marquants d'entre eux : sécheresse et inondations ?
Les entreprises de l'eau sont convaincues que non, et déplorent l'absence
de volet « eau » dans le projet de loi Climat, présenté le 10 février
au Conseil des Ministres. Elles appellent les Parlementaires à pallier ce
manque et à prévoir dans la future loi des mesures ciblées, à la hauteur des
enjeux. « Alors
que dans les 20 prochaines années sont attendues de façon inéluctable, une
hausse des températures et une intensification des pluies extrêmes, il serait
étonnant d'exclure de la loi Climat, l'eau, marqueur s'il en est du changement
climatique. Les services publics d'eau et d'assainissement et leurs opérateurs
professionnels ont un rôle essentiel à jouer dans la résilience du
pays et l'attractivité des territoires. » affirme Frédéric Van Heems, président
de la FP2E.
Comment les services publics d'eau, d'assainissement et leurs opérateurs
peuvent-ils contribuer concrètement à lutter contre le dérèglement climatique ?
- En accélérant la
décarbonation des services d'eau, notamment par le recours aux énergies
renouvelables et au développement d'énergies autoproduites (production de
biométhane, production d'énergie par les eaux usées, turbinage sur les
canalisations d'eau...).
- En poursuivant la
captation de carbone dans le sol, par le maintien des filières de compostage
et d'épandage agricoles des boues d'épuration hygiénisées.
- En continuant l'amélioration permanente de la qualité de l'eau pour en augmenter la consommation pour la boisson.
Comment peuvent-ils aider à renforcer la résilience des territoires contre ces dérèglements ? En s'adaptant face au stress hydrique, ce qui signifie :
- Accélérer le recours aux
ressources alternatives grâce à la Réutilisation des Eaux Usées.
- Réduire les fuites en
rénovant les réseaux et en les équipant de technologies dédiées.
- Sécuriser l'alimentation en eau potable en développant les interconnexions locales.
Réduire les risques face aux épisodes de fortes pluies :
- Intégrer fortement la
gestion des eaux pluviales aux projets d'urbanisme.
- Prévenir les épisodes de
fortes pluies et limiter les inondations par l'instrumentation et la
digitalisation des services.
- Garantir la qualité des
eaux de baignade et préserver l'attractivité touristique à tous moments.
« La FP2E est à la
disposition du gouvernement et des parlementaires pour illustrer ces éléments
d'exemples concrets, qui permettront de définir quelques mesures efficaces pour
le climat et répondent à une ambition rapidement atteignable pour les services
d'eau et d'assainissement » propose Tristan Mathieu, délégué
général de la FP2E.