Les radeaux végétalisés, véritables zones humides artificielles flottantes, permettent la restauration durable d’écosystèmes aquatiques, dans des milieux parfois très dégradés. Ces structures flottantes intègrent des hélophytes, dont les racines ont une importance capitale sur l’épuration et le développement des microorganismes, et favorisent le développement de la biodiversité. Pour des résultats optimums, la construction de ces radeaux nécessite une conception minutieuse pour assurer leur flottabilité, leur durabilité et garantir un impact environnemental limité.
CONSTAT ET OBJECTIF
Bien souvent les lacs et étangs n’ont
plus de zones humides ni de roselières,
à cause de berges érodées ou en pentes
raides, ou encore de variations significatives des niveaux d’eau. L’intégration de
radeaux végétalisés sur un plan d’eau
permet de palier à ces absences ou
de renforcer la strate herbacée de la
ripisylve existante, en créant des refuges
de biodiversité.
ASSIMILATION DE LA POLLUTION DISSOUTE
Les hélophytes d’une manière générale, et les phragmites en particulier, grâce à leur rhizosphère dense et à leur capacité d’absorption des nutriments, agissent comme des filtres naturels dans le processus d’épuration de l’eau. Leurs racines jouent un rôle crucial en absorbant les polluants minéraux dissous, contribuant ainsi à l’amélioration de la qualité de l’eau en réduisant la charge de pollution. En particulier, l’absorption des ions nitrates NO3 - et phosphates PO4 3- permettra de prévenir l’eutrophisation et la prolifération d’algues indésirables.
De
plus, les racines permettront potentiellement une diminution de la turbidité :
en fonction de la configuration du site,
les MES passant à travers le chevelu
racinaire dense sont filtrées et sédimentent plus facilement.
Le système racinaire des hélophytes
est également un substrat pour de
nombreux organismes unicellulaires :
bactéries, diatomées, dinoflagellés.
Cette diversité favorise un écosystème
complexe et joue des rôles variés dans
les processus épuratoires, les espèces
autotrophes consommant la pollution
minérale aux côtés des hélophytes, et
les espèces hétérotrophes consommant la pollution organique dissoute.
L’assimilation de la pollution va
donc permettre la croissance des
plantes et le soutient de l’activité
microbiologique.
RESTAURATION D’UN RÉSEAU TROPHIQUE AQUATIQUE DIVERSIFIÉ
La présence en masse de phytoplancton
et de bactéries contribue au développement important du zooplancton,
qui alimentera la chaine alimentaire
de l’écosystème naissant. La caractérisation et le dénombrement de ces
micro-organismes autour du système
racinaire, à travers l’analyse en laboratoire d’échantillons prélevés in-situ,
montrent une diversité importante
d’espèces, avec des populations pouvant être assez concentrées. A titre
d’exemple, 23 espèces ont été recensées sur un échantillon de 1 cm³ prélevé
dans la rhizosphère d’Iris pseudacorus.
Le foisonnement du plancton fait des
radeaux végétalisés un véritable gardemanger, pour les petits crustacés, les
larves d’insectes, les alevins, les têtards,
qui eux-mêmes alimentent les poissons
pélagiques. En fin de chaîne alimentaire, les super-prédateurs (oiseaux
plongeurs et poissons carnivores) profitent également des bénéfices de la
structure.
Les radeaux permettent ainsi la restauration d’un écosystème aquatique
relativement complet, pouvant être
colonisé très rapidement.
DÉVELOPPEMENT GLOBAL DE LA BIODIVERSITÉ
La surface non-immergée du radeau, peuplée d’une communauté végétale caractéristique des zones humides, va permettre d’offrir un habitat terrestre complémentaire. En interaction avec le système aquatique, il va permettre l’accomplissement du cycle de vie des espèces terrestres ayant un stade larvaire aquatique ; et augmenter la biodiversité par colonisation d’autres d’espèces exclusivement terrestres. Nutrition, croissance, reproduction, les radeaux végétalisés offrent des conditions favorables à l’épanouissement de la biodiversité.
Indirectement, ils peuvent également contribuer à la restauration d’autres habitats : placés le long du rivage, face aux vents dominants, les radeaux sont très efficaces pour atténuer localement l’amplitude des vagues, et permettent de protéger le trait de côte de l’érosion et rendent plus favorable le développement de la végétation pionnière sur la berge ainsi abritée.
CONSTRUCTION ET INSTALLATION
D’apparence simple, la construction
d’un radeau flottant ne s’improvise pas
et nécessite une réflexion préalable. La
flottabilité doit être garantie quel que
soit le stade végétatif des plantes. La
structure doit être conçue et développée
pour pouvoir résister aux contraintes de
marnage et aux effets des vagues et du
vent. Les matériaux constitutifs doivent
être sélectionnés pour leur durabilité,
leur stabilité chimique et leur recyclabilité. La préservation de l’environnement
doit également être prise en compte
lors de l’installation : l’approvisionnement ou le montage des radeaux doit
se faire sans dégradation du milieu. La
création d’accès ou d’aire de travail est
à éviter. La nature, la provenance et le
stade de développement des végétaux
sont également des points importants
qui doivent faire l’objet d’une attention
particulière.
ECOCONCEPTION
De longues études, tests et expériences ont permis à AquaTerra Solutions de proposer une solution fiable, durable, très compétitive, pouvant être installée en toutes saisons sans moyens de levage ou de manutention. La structure flottante articulée est invisible, recouverte par la végétation affleurant le niveau de l’eau. En option, clôtures contre les anatidés pour protection des jeunes pousses la première année, jupe anti cormoran, pieuvre en coco comme support bactérien, coussin en xylit pour capter très rapidement phosphate et nitrates, etc.
AquaTerra Solutions propose aussi des
îlots flottants à surface minérale comme
aire de nidification pour les sternes et
gravelots, ainsi que des frayères à brochets.