C?est ce que révèle une étude publiée par le Service de l'observation et des statistiques (SOeS) du ministère de l'Écologie qui a élaboré de nouveaux indices permettent notamment d'estimer l'évolution des nitrates au niveau national.
Principales causes de dégradation de la qualité des eaux souterraines et notamment des nappes phréatiques, plus vulnérables, les nitrates proviennent essentiellement de pollutions diffuses agricoles et sont à l'origine de la fermeture de nombreux captages depuis les années 1990.
En 2011, la teneur en nitrates moyenne des nappes métropolitaines s'élevait à 23 mg/l une valeur relativement élevée s'agissant d'une moyenne qui témoigne d'une contamination anthropique généralisée.
Mais quelle est vraiment la tendance ?
Un nouvel indice national élaboré par le Service de l'observation et des statistiques (SOeS) du ministère de l'Écologie donne la tendance d'évolution des teneurs en nitrates dans les nappes, entre 1996 et 2011.
Elles augmentent jusqu'en 2004 puis se stabilisent.
Cette évolution générale masque cependant d'importantes disparités régionales. Elles diminuent dans les nappes phréatiques de Bretagne où de très fortes teneurs persistent mais augmentent dans de nombreuses nappes du nord de l'Hexagone et dans des nappes encore peu contaminées du Massif central et de la Réunion. Plus précisément, des tendances d'évolution de teneurs en nitrates ont pu être calculées pour 86 % des nappes phréatiques métropolitaines, les données étant insuffisantes pour les 14 % restantes. De 1996 à 2010, les nitrates ont augmenté dans 35 % des nappes, diminué dans 15 %, et sont stables dans 6 %. Dans 30 %, les teneurs trop variables ne permettent pas de dégager une tendance significative.
Autre enseignement, les réductions d'apports observées ces dernières années (- 5% entre 2000 et 2010) ne se traduisent pas par une amélioration de la qualité des nappes, du fait de leur inertie de fonctionnement. La vitesse de migration des nitrates vers les nappes est lente, en moyenne 1 à 2 m/an, et varie en fonction de la nature du sous-sol. L?excès d'azote épandu en surface met donc en moyenne 10 à 20 ans pour atteindre une nappe à 20 m de profondeur.
Mais dans les formations géologiques fortement fissurées, les pluies atteignent la nappe en quelques heures à quelques mois, alors que dans les formations moins perméables, il leur faudra plusieurs dizaines voire centaines d'années.
La publication du SOeS est téléchargeable à l'adresse : http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/publications/p/2011/1108/