L?Institut français de l'environnement (Ifen) consacre son dernier « 4 pages » (n°122) aux principaux résultats d'une enquête portant sur l'évolution des zones humides d'importance majeure en France entre 1990 et 2000 : bien que moins fortes que par le passé, les perturbations observées demeurent importantes.
Véritables interfaces entre les milieux aquatiques et terrestres, les zones humides constituent un élément essentiel des équilibres bio-écologiques. Elles ont aussi des fonctions de régulation très importantes des phénomènes d'origine naturelle ou anthropique : inondations, sécheresses, pollutions, etc'
C?est la raison pour laquelle les zones humides bénéficient depuis la loi du 3 janvier 1992 de mesures de protection ou de gestion : aujourd'hui près de 70 % de leur superficie (estimée à 2,4 millions d'hectares) est concernée par au moins une d'entre elles en 2007. Résultat : alors que la régression et la dégradation des zones humides avaient été jugées alarmantes par les experts pendant la période 1960-1990, la situation parait, sinon s'améliorer, au moins se stabiliser : pendant la décennie 1990-2000 la pression des activités humaines sur les zones humides a peu augmenté.
Ainsi, la superficie des milieux humides s'est globalement stabilisée, même si dans plus de 30 % des cas, la surface des prairies humides, tourbières et landes a régressé.
En revanche, l'état de conservation de ces zones apparaît plus problématique. « On observe une stabilité de l'état de conservation de ces milieux dans plus de la moitié des cas, une dégradation dans presque un tiers des cas et des restaurations pour plus du dixième » indique l'Ifen. « En 2000, la moitié des zones subit des pressions faibles à moyennes, l'autre moitié des pressions fortes à très fortes ».
Globalement, l'état des milieux d'eau douce apparaît moins bon que celui des milieux humides salés. « Les causes de ces dégradations sont l'abandon de l'élevage extensif et l'intensification de pratiques agricoles, les plantations de peupleraies, les aménagements hydrauliques, les opérations d'assèchement et de drainage, l'exploitation de granulats, l'urbanisation et le développement d'activités industrielles ou d'infrastructures routières » précise l'Ifen.
Autre point noir, la quasi totalité des zones humides observées est concernée par une ou plusieurs espèces envahissantes, animales ou végétales. Et entre 1990 et 2000, la tendance est à une extension du nombre des zones touchées comme des espèces impliquées'.