Lyonnaise des Eaux à travers sa filiale SDEI a créé en Languedoc-Roussillon une zone d'élimination de micropolluants sur la base d'un condensé de différents types de zones humides abritant des plantes qui vont filtrer et épurer les eaux à la sortie d'une station d'épuration. Cet espace constitue également un réservoir de biodiversité qui fera l'objet d'un suivi écologique pendant trois ans.
La « Zone Libellule », acronyme de « LIberté Biologique Et de LUtte contre les poLluants Emergents », imaginée par les chercheurs de SDEI et Lyonnaise des Eaux avec le concours d'acteurs régionaux (universités, entreprises spécialisées dans la biodiversité, ?) a pour objectif d'éliminer les micropolluants résiduels des eaux usées avant leur rejet dans la nature.
Car si les stations d'épuration sont efficaces pour traiter l'azote, le carbone et le phosphore, une marge de progrès subsiste pour éliminer certains micropolluants tels que les pesticides, métaux ou résidus médicamenteux.
La Zone Libellule est une solution complémentaire de traitement des eaux usées basée sur la capacité épuratoire de la nature. Elle se compose d'un ensemble de bassins en eau, regroupant successivement différentes espèces de plantes choisies pour leurs capacités naturelles à absorber certains polluants. Ainsi du nénuphar qui présente la capacité d'absorber le zinc, présent par exemple dans les shampoings.
La zone a été conçue pour abriter différentes types de milieux humides (bassin à phytoplancton, roselière, méandre, delta, prairie humide?) qui permettent de varier les vitesses d'écoulement, les profondeurs d'eau, etc. afin d'optimiser le traitement. De même, certains résidus pharmaceutiques étant photosensibles, des deltas et des méandres ont été créés pour favoriser l'élimination de ces résidus.
L?eau traitée par la station d'épuration traverse la Zone Libellule en une dizaine de jours avant de rejoindre le milieu naturel. Depuis sa mise en eau en août 2009, la capacité épuratoire de la Zone Libellule est évaluée. Des analyses sont effectuées en entrée et en sortie des différents habitats ainsi que sur le rejet final. Ainsi, l'effet des végétaux sur chacun des micropolluants est mesuré.
Dans cette « Zone Libellule », Lyonnaise des Eaux a choisi de favoriser la biodiversité propre à la région par la plantation d'espèces endémiques. Les bassins et la flore qui s'y développent ne nécessitent aucun entretien particulier. Implantée sur 1,7 ha, la Zone Libellule du SIVOM de Palus, située sur le territoire de la commune de Saint-Just sera visitable par les écoles et le grand public, tel un jardin botanique. Des inventaires faune/flore permettront de suivre son développement.