Dans le cadre d’une collaboration avec l’entreprise américaine Noah Global Solutions qui se poursuivra en 2025, l’agence de l’eau maltaise expérimente depuis plusieurs mois un modèle d’IA permettant de surveiller en temps réel des données clés, comme la consommation d’eau, le niveau des eaux souterraines et les schémas météorologiques.
Malte doit aujourd’hui faire face à plusieurs impératifs qui mettent encore un peu plus sous pression sa ressource en eau : une gestion améliorée de celle-ci s’impose face à une population en hausse, mais aussi une augmentation du tourisme, des changements climatiques, une demande en eau croissante et une diminution des sources historiquement sollicitées. Un enjeu prioritaire pour ce pays, où la pénurie d’eau a depuis longtemps produit des effets négatifs sur le développement du territoire.
Les organismes locaux en charge des services de l’eau, l’Energy and Water Agency (EWA) et la Water Services Corporation (WSC) mènent ainsi des travaux conjoints avec l’entreprise Noah Global Solutions, spécialisée dans le développement et la mise en œuvre de technologies avancées pour aider les services des eaux et les agences gouvernementales à optimiser la gestion des ressources en eau, afin d’intégrer différentes données dans des algorithmes d’IA. Ces outils traitent et analysent l’information pour prédire la demande en eau ainsi que différents phénomènes, comme l’intrusion d’eau salée dans les aquifères.
Une solution qui permettrait à Malte d’anticiper ses besoins futurs en eau, en intégrant les effets du changement climatique, de la croissance démographique et des conditions météorologiques, mais qui aiderait aussi ce territoire à promouvoir un usage plus raisonné de la ressource en eau.
Ce système de surveillance de la situation en temps réel permet notamment d’identifier le mélange le plus approprié des sources d’eau, telles que l’eau désalinisée, les eaux souterraines et l’eau recyclée, pour répondre à la demande tout en minimisant les coûts et l’impact sur le milieu naturel.
« Malte ne dispose ni de rivières ni de lacs, donc pas d’eau en surface. Nos ressources en eau proviennent des aquifères souterrains, qui sont profonds et dépendent exclusivement des rares pluies qui tombent sur l’île chaque année. Les changements qui se produisent et qui vont continuer à se produire en raison du changement climatique nous amènent à faire face à une situation de plus en plus difficile en matière de gestion de l’eau. Ces problèmes font de Malte l’un des pays où assurer un approvisionnement fiable en eau est particulièrement complexe », rappelle Manuel Sapiano, président de de l’EWA.
Selon l’agence, le développement de systèmes de ce type basés sur l’IA pourrait permettre de prévoir avec fiabilité et précision les besoins en eau du pays et d’ajuster en conséquence les taux d’extraction d’eau provenant de différentes sources, afin d’assurer une fourniture fiable, et ce même lors d’épisodes de sécheresses intenses.
