La création, au 1er janvier, de l’office français de la biodiversité (OFB) et de l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE), a pour but de renforcer l’efficacité des politiques publiques et assurer la transition écologique.
Un nouvel opérateur assure, depuis le 1er janvier,
la préservation et la restauration de la biodiversité : l’Office français de la biodiversité (OFB).
La création de cet établissement, qui reprend les
missions de l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et de l’Office
national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), a pour but de simplifier
l’organisation en rapprochant les expertises complémentaires de l’AFB et de
l’ONCFS pour rendre leurs actions, au service d’une seule et même stratégie,
plus lisibles.
Elle doit aussi permettre de coordonner et de
renforcer l’efficacité des politiques publiques dans les domaines du climat, de
l’eau et de la biodiversité.
L’OFB, créé par la loi du 24 juillet 2019, s’attachera
également à renforcer son ancrage et son maillage territorial en développant des
partenariats avec les régions et les collectivités. Il sera présent sur tous
les écosystèmes et tous les territoires, y compris ultra-marins.
Mais l’OFB n’est pas le seul nouveau venu parmi les
quelque 70 établissements publics chargés d’assurer la transition écologique.
La fusion des deux instituts français de recherche
en agriculture, alimentation et environnement que sont l'Irstea et l’Inra a
également donné naissance, à la même date, à un nouvel établissement public :
l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et
l'environnement (INRAE).
L’INRAE est chargé d’accompagner les
transformations de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement, en
France, en Europe et dans le monde. Il doit assurer la transition vers une
agriculture bas-carbone et circulaire, une alimentation saine et durable et une
gestion adaptative des ressources. Tout ceci en préservant l’environnement et
en favorisant la recherche et l’innovation, censées jouer un rôle clé dans ces
transitions.
Ces fusions, qui n’ont pas de rapport direct l’une
avec l’autre, ont pour point commun d’avoir été réalisées dans un contexte de
tensions sociales et financières fortes.
La réorganisation quasi-permanente de la
gouvernance de l’eau et de la biodiversité fragilise depuis plusieurs années
déjà le déploiement des politiques publiques. Elle insécurise les agents des
opérateurs concernés et pèse sur la crédibilité des politiques engagées.
Même chose en matière budgétaire. Les modalités de
financement des opérateurs de l'eau et de la biodiversité n’ont jamais cessé d’évoluer
ces cinq dernières années. Souvent pour financer des politiques bien éloignées
de leur objet initial.
Or, quoique érigée au rang de priorité de l'action
gouvernementale, le financement de la biodiversité ne connaîtra pas de réelle
augmentation en 2020. Le constat est le même dans le domaine de l’eau.
Les agences sont contraintes de remplir des missions toujours plus
importantes avec un budget qui reste lourdement ponctionné par un Etat
impécunieux.
Ces fusions sont également motivées par des
tensions environnementales extrêmes : les changements à l'œuvre à
l'échelle planétaire sont d'ampleur inégalée. Dérèglements climatiques, érosion
de la biodiversité, dégradation des milieux (sols, air, eaux), pollutions,
épuisement des ressources fossiles… Les urgences se multiplient et appellent
des réponses immédiates et concrètes.
Dans ce contexte, créer un établissement unique
doté de moyens humains et financiers accrus pour déployer ses actions plus
efficacement et avec une meilleure implantation au niveau territorial peut
s’avérer judicieux.
A la condition de parvenir à dépasser cette
situation paradoxale qui conduit, depuis trop longtemps, à brandir des
priorités sans jamais mettre en face, ni les moyens financiers, ni les effectifs
requis, pour donner crédit, sinon corps, aux ambitions affichées. La
restauration de la crédibilité de la parole publique est à ce prix. Le projet
de loi de finances pour 2020, démontre que pour l’écologie, nous n’y sommes pas
encore. On y reviendra.
D’ici là, bonne année à tous et à toutes.
Vincent Johanet