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Entreprises

À Paris, l’entreprise suisse BE WTR obtient l’autorisation de vendre de l’eau du robinet en bouteille

19 septembre 2024 Paru dans le N°475 ( mots)
© BE WTR

Déjà présente dans différents pays, BE WTR a inauguré mardi 11 septembre son premier site d'embouteillage d'eau du robinet en France, dans le XVIIIe arrondissement de la capitale, pour lequel elle a mobilisé 1 million d'euros d'investissement. Une usine similaire doit voir le jour à Nice en 2025.

Son usine d'embouteillage de 300 mètres carrés, qui vient d'être mise en service, dispose d'une capacité de « 1.500 bouteilles par heure ». Affichant un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros pour l’année 2023, BE WTR, qui emploie 18 salariés sur son site parisien et une centaine au total, propose essentiellement son eau à des clients hôteliers, et s’adresse plus spécifiquement à des établissements haut de gamme dans un rayon de 10 kilomètres, afin de promouvoir une démarche de « circuit court ».

Ancien créateur de Nespresso et d'Eden Springs, le fondateur de BE WTR, Mike Hecker, explique ainsi la démarche qu’il entend promouvoir : « Les hôtels 4 à 5 étoiles proposent automatiquement dans leurs chambres des bouteilles d'eau minérale venues de pays lointains, en moyenne à 500 km de distance. Nos bouteilles en verre, réutilisables 200 fois, ont des empreintes carbones 90 % plus basses que ces bouteilles en plastique », assure-t-il.

Première entreprise à obtenir une autorisation préfectorale pour embouteiller et commercialiser l'eau de Paris, BE WTR a déjà commercialisé 100.000 bouteilles et assure être en mesure d’en livrer 6 millions par an au total, dans les différents pays où elle est présente. Après utilisation, ces bouteilles en verre sont récupérées par BE WTR pour être nettoyées, remplies et recapsulées, selon un principe similaire à celui de la consigne.

Au sein du laboratoire parisien de l’entreprise, « l'eau est filtrée par charbons actifs puis par UV », précise Jonathan Mcnicol, le Directeur général de BE WTR, qui affirme ainsi réduire la présence de chlore, de pesticides et de PFAS. « Les proportions de PFAS ou de pesticides sont si infimes dans le réseau parisien qu'elles ne sont pas détectées : nous filtrons en dessous des seuils de protection », selon Jonathan Micnicol.

Le président de la régie municipale d'Eau de Paris, Dan Lert, affiche de son côté un certain scepticisme quant à ce niveau de filtrage supplémentaire érigé comme argument par BE WTR : « L'Eau de Paris est excellente, non seulement aucun traitement supplémentaire n'est nécessaire mais surtout nos usines de filtrage de l'eau utilisent toutes les méthodes possibles, notamment celle de l'UV et des charbons actifs », juge-t-il.