Dans le contexte actuel, où les PFAS sont au centre de toutes les attentions, notamment dans le débat parlementaire avec une proposition de loi visant à interdire plusieurs de leurs usages, encore faut-il pourvoir déceler la présence les « polluants éternels » de manière fiable et précise dans l’eau … à commencer par l’eau potable. Leur recherche n’est pas encore obligatoire, mais le sera à partir de 2026.
Si les analyses rendues disponibles en ligne via un outil du ministère de la Santé permettent d’identifier la présence de bactéries, la turbidité de l'eau ainsi que le taux de chlore, des données semblables sur les PFAS semblent en revanche plus difficiles à trouver de manière spécifique, en tout cas selon les grandes lignes d’une tribune publiée dans la presse nationale par l’ONG Génération future. Il serait également complexe de trouver des données fiables en ligne sur les pesticides et les nitrates.
« C'est très difficile d'exploiter les données qui sont rendues publiques parce qu'on a les données bulletin par bulletin, ville par ville. Pour aller voir les résultats pour les substances qui nous intéressent, les PFAS, les nitrates, ou autres, il faut fouiller dans tous les bulletins pour voir les zones. Je vous avoue que pour nous, c'est une grosse difficulté parce qu'on aimerait bien analyser, exploiter les données du microsanitaire de l'eau potable et on n'y arrive pas », regrette notamment Pauline Cervan, toxicologue au sein de l’association Génération future.
A ce jour, des contrôles sont certes effectués par les ARS de certaines régions, mais de manière variable et non systématique, à l’instar de l’ARS d’Occitanie, qui a lancé au mois de mars 2024 une campagne d’analyses portant sur 329 points de prélèvement, avec l’objectif d’identifier la présence ou l’absence dans l’eau de 20 polluants éternels que l'Union européenne veut interdire à partir de 2026. Des prélèvements qui excluront toutefois les TFA (d’acide trifluoroacétique).